CFP : "Faire-valoir et seconds couteaux / Sidekicks and Underlings"

Colloque organisé les 3-4 octobre 2014

(date butoir le 30 Avril 2014)

 

Le but de ce colloque sera d’étudier les faire-valoir et les seconds couteaux dans la littérature, le cinéma, la culture populaire (bandes dessinées, séries télévisées, etc.), les arts et la civilisation des pays anglophones. Le rôle de second a une histoire longue et riche. Nombreux sont les faire-valoir déja présents dans la culture classique, tel Agamemnon pour Ménélas ou Horatio pour Hamlet. Tout en évitant de nous livrer a de simples inventaires d’exemples, nous examinerons ce qui fait l’intéret de ces appariements dissymétriques, les fonctions-clés des faire-valoir et des seconds couteaux : contrepoint comique, soutien fidele du protagoniste, incarnation intradiégétique du public (spectateurs, lecteurs ou autres), ou encore persona intermédiaire qui définit un type particulier d’acces au héros. Nous explorerons également la nature des liens spécifiques entre les faire-valoir et la littérature ou le cinéma de genre : le policier, la comédie, le fantastique, entre autres, recourent souvent aux faire-valoir. Nous étudierons aussi l’inscription de ce type dans la littérature populaire classique, ou les faire-valoir, par leurs qualités « moyennes », font ressortir la flamboyance du héros.

Les faire-valoir contribuent par ailleurs a la construction de l’identité du héros lorsqu’ils remédient a un manque (on pense au Dr. Watson, contrepoint tres humain d’un Sherlock Holmes trop souvent surhumain ou inhumain) ou font ressortir des côtés obscurs chez celui-ci. Architectes d’une dualité du moi, ils permettent une réflexion sur l’identité susceptible d’aboutir a des constructions inter-genre (gender) et inter-ethniques.
Nous nous intéresserons également a ce que l’on peut considérer comme une forme de prééminence contemporaine des faire-valoir et seconds couteaux, et la complexification du schéma qui en découle. Le rôle de faire-valoir prend dans ces cas-la la forme d’un masque discret et commode, un leurre inoffensif qui dissimule des personnages ou des intérets puissants. Les positions respectives de premier et de second apparaissent des lors non plus figées, mais interchangeables ou meme réversibles. Ce schéma s’applique a la fiction quand des personnages secondaires font de l’ombre au héros voire l’éclipsent completement. En histoire et en politique, les « numéros deux » s’inscrivent dans des positionnements stratégiques de base arriere pratique et protégée ou une visibilité moindre s’accompagne fréquemment d’une plus grande liberté de mouvement. En politique, éminences grises et outsiders
(underdogs en bon anglais…) correspondent a des rôles spécifiques de numéro
deux qui nous intéresseront autant que les configurations stratégiques ou les positions de retrait menent a la victoire.

On pourra finalement se demander si les faire-valoir et les seconds couteaux ne sont pas dans certains cas devenus des éléments de premier plan qui affirment la possibilité de se passer tout simplement du héros ; on pense, par exemple, aux films de Judd Apatow, dans lesquels une multiplicité de faire-valoir finit par coloniser le récit, diluant ainsi les conventions relatives aux héros. Une étude des nombreux cas ou faire-valoir et seconds couteaux se retrouvent au premier plan nous permettra de penser leur réhabilitation contemporaine, leur prestigieux retour.

Les propositions de communications en français ou anglais doivent parvenir a Nathalie Jaëck ou a Jean-Paul Gabilliet avant le 30 avril 2014.
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Sidekicks and Underlings

Oct. 3-4, 2014.
The purpose of this conference will be to examine the role of sidekicks and underlings in English-language literature, film, popular culture, arts and civilization.

The role of the second has a long, rich history and sidekicks can be traced back extensively (Agamemnon to Menelaus, Horatio to Hamlet) : avoiding a mere inventory of case-studies, we will thus examine the interests of that unequal pairing, the crucial functions of sidekicks and underlings – from comic relief, to faithful support of the hero, to intradiegetic embodiment of the audience, a kind of intermediary persona variously mediating and modulating the access to the hero. We will also explore the nature of the specific links between sidekicks and genre fiction (it seems indeed that
detective fiction, comedy, fantasy constitute favourable grounds to sidekicks), as well as the particular relevance of the figure in classic popular literature – sidekicks often playing the role of the lesser intelligent character in order to highlight the flamboyance of the hero. Sidekicks are also crucially a way to elaborate on the identity of the hero :
sometimes supplying for a lack (Dr. Watson making Sherlock Holmes more humane for example), sometimes highlighting a specific aspect of their counterpart. They introduce a duality in the self, and allow for a reflexion on the notion of identity, and may thus extend to inter-gender and inter-ethnic constructs.

We will also be specifically interested in what could be called the modern prominence of sidekicks and underlings, and the complication of the pattern. It first seems that the role of sidekick might well be a convenient unassuming mask, a harmless decoy to hide eminently powerful characters or interests, and that the respective positions in typical pairs are less static than it seems, more interchangeable, and reversible even. This pattern is valid both in fiction where secondary characters overshadow or
even outdo the hero, and in history or politics : the position of the sidekick is indeed a strategic one, a sort of convenient, protected rear base that typically gives less visibility and thus more freedom. Eminences grises and underdogs in politics will also come under scrutiny, as well as the several strategies to minimise one’s position in order to better achieve domineering aims.

It finally reads as if sidekicks and underlings had gradually gained ground, as if in some instances, they did not need a hero any more, and did not define themselves as the lesser character in a pair, but as the central focus – heroes being sometimes radically done up with – we might think for example of the Judd Apatow movies, that typically present the audience with a palatable collection of multiple sidekicks, that colonise the movies, and break the convention of the hero. Examining the many examples where sidekicks and underlings attract the limelight will enable us to reflect
upon their modern rehabilitation, their glamorous return.

Proposals in French or English, send to Nathalie Jaëck and Jean-Paul Gabilliet by April 30, 2014.
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