Hannah Simpson (Edinburgh Univeristy)
“Homage, Hero Worship and Homoerotics: Theorising Adaptation Relationships through Harold Pinter and James Joyce’s ‘Exiles’”
Discutante : Pascale Sardin
Hannah Simpson (Edinburgh Univeristy)
“Homage, Hero Worship and Homoerotics: Theorising Adaptation Relationships through Harold Pinter and James Joyce’s ‘Exiles’”
Discutante : Pascale Sardin
> 27 septembre, Hannah Simpson (Edinburgh Univeristy)
“Homage, Hero Worship and Homoerotics: Theorising Adaptation Relationships through
Harold Pinter and James Joyce’s ‘Exiles’”
Discutante : Pascale Sardin
> 18 octobre, Mahinur Aksehir (Manisa Celal Bayar University, Turquie)
“The Myth of Ideal Beauty as a Form of Biopolitics in Jeanette Winterson’s novels”
Discutante : Mathilde Bertrand
> 15 novembre, Yohann Lucas (Université de Rouen Normandie)
“Building an African-American Literary Canon: Aesthetic and Political Perspectives”
Discutante : Amélie Macaud
> 6 décembre, Jocelyn Dupont (Université de Perpignan)
“Walking on the Edge: Filmic Wanderings in Keane (L. Kerrigan, 2004) and Frownland (R. Bronstein, 2007)”
Discutante : Pascale Antolin
> 24 janvier Beatrice Melodia Festa (Université de Vérone)
“Urban Aesthetics, Flâneurism, and the Pandemic Landscape in Colson Whitehead’s Post-9/11 Fiction”
Discutante : Pascale Antolin
> 28 février, Emma Macleod (Stirling University)
“Enlightenment Justice? The Scottish Trials for Sedition and Treason in Comparative Context during the French Revolution”
Discutant : Rémy Duthille
> 21 mars, Guy Astic (Directeur des éditions Rouge Profond et chargé de cours à l’Université d’Aix-Marseille)
“Salman Rushdie, la fièvre du roman“
Discutant : Jean-François Baillon
> 4 avril, Angelica Michelis (Manchester Metropolitan University)
“The Domestic Flâneur: Masquerade, Invisibility and the Victorian Female Detective”
Discutante : Juliette Pochelu
« Nul ne rencontre deux fois l'idéal. Combien peu le rencontrent même une fois ! »
– Oscar Wilde
Que les idéaux soient consciemment articulés ou non, ils jouent un rôle important dans nos jugements de valeur. L’idéal connote tout d’abord l’idée, et donc, par extension, le non-tangible, l'antonyme de la matière. En tant que tel, il évoque permanence et universalité, et son existence ne serait alors régie ni par le temps, ni par l'expérience matérielle, ni par la subjectivité. Il proposerait ainsi un repère, résidant en un lieu supérieur et immuable, capable de nous guider à travers les défis posés par une matérialité changeante et mouvante, en laquelle nous avons moins confiance. Cette première définition de l’idéal a des origines théologiques et platoniciennes (ou encore kantiennes), où l’idéal était le signe d’une conception métaphysique dualiste.
Or, dans son sens plus général, l’idéal se fait aussi synonyme de désirabilité. Alors que son premier sens dit d’un objet qu’il relève du monde des idées, où que l’élément est le représentant parfait de cette idée, ce sens a connu un glissement. L’idéal n’est plus compris dans son sens de conformité de l’objet à son modèle immuable transcendant, mais de la conformité de l’objet à un résultat désiré. Une société idéale, par exemple, n’est pas entendue comme une société du monde des idées mais comme étant une société dans laquelle nous pourrions vivre dans les meilleures conditions.
Bill Griffith, né William Henry Jackson Griffith en 1944, fait partie de la vague d'auteurs de la bande dessinée underground américaine dont les ambitions artistiques de jeunesse subirent de plein fouet un choc esthétique et existentiel irréversible en découvrant les comix de Robert Crumb à partir de 1967. Abandonnant son projet de devenir le nouveau Jackson Pollock, Bill Griffith renonça à la peinture abstraite en faveur de l'illustration satirique et des comix. Après avoir placé en 1969 quelques bandes dessinées dans le bimensuel new-yorkais East Village Other et le magazine pornographique Screw, il s'installa l'année suivante à San Francisco, qui était devenu depuis deux ans la Mecque des comix underground.
La trajectoire créative de Bill Griffith est exceptionnelle autant par sa richesse que par sa longévité. Dès les début des années 1970, on lui doit, outre de nombreuses histoires courtes publiées ici et là comme c'était la norme dans l'édition underground, la co-création avec Jay Kinney de Young Lust (8 numéros parus, 1970-1993). Cette série pastichant sur le mode satirico-érotico-pornographique les romance comics omniprésents dans les kiosques depuis l'après-guerre, aussi pudibonds que foncièrement machistes, fut un des creusets où évolua la première génération d'auteurs underground (dont Justin Green, Art Spiegelman, Spain Rodriguez, Diane Noomin, Kim Deitch, Paul Mavrides, entre autres) puis à partir des années 1980, la nouvelle vague de la bande dessinée alternative (Phoebe Gloeckner, Harry S. Robins, Carol Lay, Jennifer Camper, Daniel Clowes, Charles Burns, Terry LaBan, Lloyd Dangle).
En 1973-1974, Griffith fut un des co-fondateurs de Cartoonists Co-op Press — aux côtés de Kim Deitch, Jerry Lane, Jay Lynch, Willy Murphy, Diane Noomin et Art Spiegelman. Cette coopérative d'auto-édition, gérée depuis son appartement, avait été imaginée comme une alternative par rapport aux maisons d'édition existantes (Print Mint, Apex Novelties, Last Gasp, etc.). Cartoonists Co-op Press dura moins de deux ans mais publia une liste d'auteurs de premier ordre (S. Clay Wilson, R. Crumb, Aline Kominsky, Trina Robbins, Leslie Cabarga, Justin Green, Ted Richards, Gary Hallgren, Lee Marrs, Jim Osborne, Spain Rodriguez).
Pour Griffith, néanmoins, le véritable morceau de bravoure éditorial de la décennie fut le lancement en 1975 d'Arcade, The Comics Revue, sous une direction partagée avec Art Spiegelman. Ce magazine, qui ambitionnait d'être la réponse de l'underground au Playboy de Hugh Hefner, ne connut que sept numéros et disparut après un an et demi d'existence. Malgré son échec, ii constitua une entreprise artistique et éditoriale marquante destinée à ouvrir la voie, dans les années 1980, à des publications alternatives de haute volée comme le RAW de Françoise Mouly et Art Spiegelman et le Weirdo de R. Crumb.