CFP - Lire, éditer, traduire, représenter… aimer Charles Bukowski : invitation à une lecture subjective - 6 et 7 juin 2024

Charles Bukowski, portrait by italian artist Graziano Origa, pen&ink+pantone, 2008Lire, éditer, traduire, représenter… aimer Charles Bukowski : invitation à une lecture subjective

Université Bordeaux Montaigne - voir le site de la conférence

En août 2020, Charles Bukowski aurait fêté son centenaire. À défaut de sa présence, les fans de l’écrivain californien ont partagé des textes, des vidéos, des mémoires vives en ligne sur le réseau social Facebook, pandémie oblige. Cet évènement découlait d’une initiative de membres actifs de deux sites de lecteurs. Cet évènement mondial reçut l’approbation de personnes ayant connu l’auteur comme son amie Cupcake ou sa fille Marina Bukowski, et nous rappelle un constat assez fréquent dans les recherches effectuées sur l’auteur: Bukowski est lu, discuté, apprécié, sa poésie est partagée.

Charles Bukowski est un écrivain prolifique, et son œuvre est polymorphe. Il a à son actif plus d’une soixantaine de livres publiés, réédités, qu’il s’agisse de romans comme Post Office (1971) ou Women (1978), de volumes de poésie tels The Roominghouse Madrigals (1988), Love is a Dog From Hell (1977) ou de recueils de nouvelles comme Notes of a Dirty Old Man (1969).

Charles Bukowski n’est pas devenu un écrivain célèbre et célébré sans soutien. Il y eut tout d’abord celui des petits magazines underground et des éditeurs indépendants. La petite presse lui permet de développer un réseau d’éditeurs et de poètes comme John Bryan avec Open City, Jon Webb et son magazine The Outsider, ou les poètes Steve Richmond de Douglas Blazek, avec lesquels il correspond dans les années 1960. Dès les débuts de la publication de Bukowski dans les magazines, il est difficile de lui donner une étiquette. Il refuse d’être affilié à aucun des groupes de poètes de son époque.

CFP - Authenticity and heritage / Authenticité et héritage - 7-8 Mars 2024

CFP authenticitéColloque international de jeunes chercheurs – « Authenticité et héritage »
7-8 Mars 2024 - Université Bordeaux Montaigne, UR CLIMAS 4196

 

L’urgence climatique, comme la crise du COVID, a récemment fait naître la volonté de retourner à un mode de vie plus lent et responsable, jugé plus authentique. Dans Le Sacre de l’authenticité (2021), Gilles Lipovetsky analyse le « fétichisme de l’authentique » qui caractérise nos sociétés modernes occidentales. Qu’elle soit synonyme de transparence, de sobriété ou d’intégrité, l’authenticité est présentée comme un idéal à atteindre ou à retrouver. Cet idéal peut alors être utilisé ou instrumentalisé, notamment par le marketing et l’industrie du tourisme. L’attrait qu’exercent les lieux de mémoire sur les touristes, le « heritage tourism », interroge ainsi notre rapport au patrimoine et à sa mise en scène plus ou moins artificielle. De la même manière, le genre des « heritage films » a pu être critiqué pour son idéalisation de périodes historiques, qui masque la complexité de la réalité authentique. Ce colloque se propose de mettre en regard la notion d’authenticité avec le concept d’héritage, conçu comme un patrimoine matériel ou immatériel transmis à travers les générations. Étudier les multiples articulations entre héritage et authenticité met en jeu notre rapport à l’identité, à la mémoire, à la transmission et soulève des questions sociales, politiques, esthétiques et éthiques.  

Avant d’être exposés et célébrés dans les musées, les héritages culturels et artistiques sont nécessairement soumis à un processus de sélection et d’authentification. À l’enjeu de l’estimation de l’authenticité d’un objet, qu’il soit objet physique ou objet d’étude, se mêle une négociation sur la valeur qu’il possède. Dans son ouvrage Sincerity and Authenticity, Lionel Trilling souligne cette dimension de l’authenticité en la situant justement dans le lieu symbolique du musée, lieu de mémoire où le lien au passé et à l’héritage peut être décisif pour définir le prix et la valeur accordée aux œuvres et artefacts exposés. La question de l’authenticité se pose autant pour les objets archéologiques que pour les œuvres d’art : la copie et le plagiat dépossèdent les objets de leur valeur, même si ceux-ci ressemblent en tout point aux originaux. La valeur ne dépend alors plus de considérations esthétiques, l’objet est désacralisé par l’impossibilité de le rattacher à un héritage, qu’il soit littéraire, artistique ou culturel. Les questions de muséographie occupent donc une place centrale dans l’articulation des deux concepts étudiés : comment les musées façonnent-ils un héritage artistique ou culturel qu’ils veulent le plus authentique possible ? Comment exposer un héritage culturel sans le trahir ou le transformer ?

Appel à contributions - Bédéphilie et intermédialité - Angoulême, 28 et 29 mars 2024

IntermédialitéLes pratiques des fans et des amateurs reposent sur l’existence de frontières et de distinctions. Se définir comme amateur de mangas, par exemple, indique que la bande dessinée franco-belge ou les comics ne font pas l’objet d’un enthousiasme comparable. De la même manière, la bédéphilie n’implique pas un rejet des autres médias, mais à tout le moins une célébration de la spécificité de la bande dessinée, axiomatiquement singulière et digne d’attention.

L’institutionnalisation des pratiques faniques ou philiques, par le biais d’événements, de clubs ou de publications renforce cette segmentation des enthousiasmes. L’institutionnalisation engendre une sociabilité interne, la constitution d’un groupe défini, constitué, dont les frontières deviennent soudain concrètes : une liste de contributeurs ou de membres, l’ours d’une revue, etc. La constitution des disciplines universitaires, avec leurs organes spécifiques, leurs conférences et leur langage propre, est d’ailleurs l’un des avatars de cette tendance à isoler les objets étudiés, même si les études de bande dessinée tendent à résister à cette « compartimentalisation de la connaissance » (Hatfield 2010).

CFP - Challenging Categories – 12-13 October 2023

Cabinet of Curiosities 1690s - Domenico Remps

International conference “Challenging Categories”

12-13 October 2023

Deadline for submissions: January 9, 2023

 

According to the Merriam Webster dictionary, a category is a class to which entities or concepts belong. Creating categories, according to Michel Foucault in The Order of Things (Les Mots et les choses) amounts to creating “common grounds,” common loci, which allow us “to tame the profusion of existing things” and pursue with our “age-old distinction between the Same and the Other.” By contrast, in his famous list of animals, “Borges does away with the site, the mute ground on which it is possible for entities to be juxtaposed,” and produces an “unthinkable space.” Categories, therefore, are necessary for humans to think, and the need to categorise is one of the most fundamental, defining characteristics of the human brain.

Medicine, for instance, not only needs but relies on categories since “diagnosis constitutes the naming of an ailment or condition based on classifications that are embedded in extant medical knowledge. Diagnosis is a critical feature of medicine, simultaneously identifying what is wrong, providing a roadmap for treatment options, and assessing possible outcomes or prognoses” (Conrad). In other words, diagnosis transforms random symptoms into an organized illness. In Joshua Ferris’s 2010 novel, The Unnamed, the main character’s symptom is never scientifically defined – it challenges medical classifications and clinical expertise. Hence, the character is never given permission to be ill, and thereby he is doomed to the chaos created by his condition.

However, the distinction between which categories are out there and which are within us, which are learnt and which discovered, is a categorisation which is itself rarely innocent. The development of ever more intricate taxonomies and classifications, and the paradigms and hierarchies which have so often flowed from them, have attempted to legitimise teleologies, “natural progressions” and power relations which we now seldom see as anything other than contrived, constructed, as so many instances of Foucaldian “discursive formations” or “powerknowledge”.

The imposition of categories, the drawing of lines, at the very least occludes a fundamental continuity, stifles nuance and creates a “type” which opens the way to a “profile”, to prediction, prejudice, stereotype and discrimination. At its most extreme, categorisation parodies its own capacity to assign or consign, reducing classification to a binary distinction, a polarisation and the formula “if you are not with me, you are against me”! The compassionless violence of such in/out and either/or distinctions can, however, lead to their own polar opposite: the rediscovery, regeneration and nurturing of care, empathy and the well-being of the necessarily nuanced self.

We would like to explore some of the ways in which categories both take up the challenge of organising different aspects of the art, politics and history of the English-speaking world, and are then themselves challenged as a form of limitation, even repression, and undermined, revised, transformed, overthrown. The field is an extremely rich one and the examples suggested here are only intended to indicate a few possibilities, and not to limit approaches in any way.

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