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CFP - La révision/Revision - 26-27 février 2026

La révision/Revision

Organisateurs : Véronique Béghain, Hannah Champion, Juliette Pochelu, Joël Richard (avec la collaboration de Guillaume Desagulier)

Université Bordeaux Montaigne

 

“Time for you and time for me, And time yet for a hundred indecisions, And for a hundred visions and
revisions, Before the taking of a toast and tea”
T. S. Eliot, “The Love Song of J. Alfred Prufrock”


« Temps pour toi et temps pour moi,
Temps pour cent hésitations,
Pour cent visions et révisions,
Avant de prendre une tasse de thé. »
T. S. Eliot, « La chanson d'amour de J. Alfred Prufrock », traduction de Pierre Leyris (1947)

 (English Below)

CFP en français

La révision joue depuis longtemps un rôle central dans l'élaboration des discours sociétaux, culturels et universitaires. La révision englobe des processus de correction, de réinterprétation et d'adaptation, mais elle inclut également des transformations radicales et des formes de contestation des normes établies de nature idéologique.

Elizabeth Bishop acheva définitivement son poème « One Art » le 4 novembre 1975, après en avoir produit dix-sept brouillons. Durant quinze jours, Bishop avait fait l’expérience de la prise de notes, supprimé et ajouté des mots, réécrit son titre, et permis au poème de changer, de se transformer et de gagner en puissance grâce à ce long processus de correction. Le poème final est donc le résultat d'une révision, mais la révision elle-même existe comme une autre forme d'art, qui permet au lecteur de comprendre le processus créatif d'une manière à laquelle le poème final ne donne pas accès. Si le poème est « un art », la révision est une autre forme d'art.

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Appel à communications "Comment imager le XXIe siècle ? Figurer la réalité dans les arts visuels" - 3 et 4 juillet 2025

Deborah Roberts Subject America 3 2021Comment imager le XXIe siècle ? Figurer la réalité dans les arts visuels

What can pictures still do in the 21st century? Figuring reality in visual arts.

 Colloque international, organisé par CLIMAS, avec le soutien de l'équipe ARTES

International Conference organized by CLIMAS, with the support of ARTES

Université Bordeaux Montaigne, 3-4 juillet 2025

 

You can find the complete CfP on the dedicated website : https://figurer.sciencesconf.org/

You can also download it here ou le télécharger ici.

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Appel à contributions - "L'idéal, recherche et expression" - 19 février 2025

spiral parchementJournée d'étude doctorale, Université Bordeaux Montaigne, mercredi 19 février

 

« Nul ne rencontre deux fois l'idéal. Combien peu le rencontrent même une fois ! »
– Oscar Wilde

 

Que les idéaux soient consciemment articulés ou non, ils jouent un rôle important dans nos jugements de valeur. L’idéal connote tout d’abord l’idée, et donc, par extension, le non-tangible, l'antonyme de la matière. En tant que tel, il évoque permanence et universalité, et son existence ne serait alors régie ni par le temps, ni par l'expérience matérielle, ni par la subjectivité. Il proposerait ainsi un repère, résidant en un lieu supérieur et immuable, capable de nous guider à travers les défis posés par une matérialité changeante et mouvante, en laquelle nous avons moins confiance. Cette première définition de l’idéal a des origines théologiques et platoniciennes (ou encore kantiennes), où l’idéal était le signe d’une conception métaphysique dualiste.

Or, dans son sens plus général, l’idéal se fait aussi synonyme de désirabilité. Alors que son premier sens dit d’un objet qu’il relève du monde des idées, où que l’élément est le représentant parfait de cette idée, ce sens a connu un glissement. L’idéal n’est plus compris dans son sens de conformité de l’objet à son modèle immuable transcendant, mais de la conformité de l’objet à un résultat désiré. Une société idéale, par exemple, n’est pas entendue comme une société du monde des idées mais comme étant une société dans laquelle nous pourrions vivre dans les meilleures conditions.

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Appel à communications - "Bill Griffith : de Zippy à Nancy — Dada, bande dessinée biographique, minimalisme vulgaire, et vice versa…" - 28 janvier 2025

autoportrait bill griffith 1974

Journée d'étude organisée à l'Université Bordeaux Montaigne par l'UR CLIMAS, mardi 28 janvier 2025.

Auto-portrait, 1974 © Bill Griffith
 
 

Bill Griffith, né William Henry Jackson Griffith en 1944, fait partie de la vague d'auteurs de la bande dessinée underground américaine dont les ambitions artistiques de jeunesse subirent de plein fouet un choc esthétique et existentiel irréversible en découvrant les comix de Robert Crumb à partir de 1967. Abandonnant son projet de devenir le nouveau Jackson Pollock, Bill Griffith renonça à la peinture abstraite en faveur de l'illustration satirique et des comix. Après avoir placé en 1969 quelques bandes dessinées dans le bimensuel new-yorkais East Village Other et le magazine pornographique Screw, il s'installa l'année suivante à San Francisco, qui était devenu depuis deux ans la Mecque des comix underground.

La trajectoire créative de Bill Griffith est exceptionnelle autant par sa richesse que par sa longévité. Dès les début des années 1970, on lui doit, outre de nombreuses histoires courtes publiées ici et là comme c'était la norme dans l'édition underground, la co-création avec Jay Kinney de Young Lust (8 numéros parus, 1970-1993). Cette série pastichant sur le mode satirico-érotico-pornographique les romance comics omniprésents dans les kiosques depuis l'après-guerre, aussi pudibonds que foncièrement machistes, fut un des creusets où évolua la première génération d'auteurs underground (dont Justin Green, Art Spiegelman, Spain Rodriguez, Diane Noomin, Kim Deitch, Paul Mavrides, entre autres) puis à partir des années 1980, la nouvelle vague de la bande dessinée alternative (Phoebe Gloeckner, Harry S. Robins, Carol Lay, Jennifer Camper, Daniel Clowes, Charles Burns, Terry LaBan, Lloyd Dangle).

En 1973-1974, Griffith fut un des co-fondateurs de Cartoonists Co-op Press — aux côtés de Kim Deitch, Jerry Lane, Jay Lynch, Willy Murphy, Diane Noomin et Art Spiegelman. Cette coopérative d'auto-édition, gérée depuis son appartement, avait été imaginée comme une alternative par rapport aux maisons d'édition existantes (Print Mint, Apex Novelties, Last Gasp, etc.). Cartoonists Co-op Press dura moins de deux ans mais publia une liste d'auteurs de premier ordre (S. Clay Wilson, R. Crumb, Aline Kominsky, Trina Robbins, Leslie Cabarga, Justin Green, Ted Richards, Gary Hallgren, Lee Marrs, Jim Osborne, Spain Rodriguez).

Pour Griffith, néanmoins, le véritable morceau de bravoure éditorial de la décennie fut le lancement en 1975 d'Arcade, The Comics Revue, sous une direction partagée avec Art Spiegelman. Ce magazine, qui ambitionnait d'être la réponse de l'underground au Playboy de Hugh Hefner, ne connut que sept numéros et disparut après un an et demi d'existence. Malgré son échec, ii constitua une entreprise artistique et éditoriale marquante destinée à ouvrir la voie, dans les années 1980, à des publications alternatives de haute volée comme le RAW de Françoise Mouly et Art Spiegelman et le Weirdo de R. Crumb.

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