Appel à contributions - Voix singulières / Singular voices

voix singulièreMaison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine, Université Bordeaux-Montaigne, 11 avril 2019

Cette journée d’étude est organisée par Flavie Épié, Pierre Habasque et Héloïse Thomas dans le cadre des colloques jeunes chercheur.se.s de l’équipe d'accueil CLIMAS (Cultures et Littératures des Mondes Anglophones) de l’Université Bordeaux-Montaigne.

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Voix marginalisées ou mises sur un piédestal, s’élevant au-dessus de la clameur de la foule ou restant ignorées, chantant en solo ou en désaccord : à travers cette journée d’étude pluridisciplinaire, nous voulons réfléchir à la place et au rôle des voix considérées comme singulières dans le monde anglophone. Nous souhaitons ainsi mettre en lumière la manière dont la voix, prise seule ou confrontée à d’autres, affirme son unicité et résiste à l’homogénéisation des discours dominants.


Qu’est-ce qui fait la singularité d’une voix ? La question ne manque pas de réponses en théorie littéraire et critique. De la narratologie de Genette au dialogisme de Bakhtine, en passant par les phénomènes d’hybridation du récit et du discours, de construction en creux des personnages, ou encore des positionnements autobiographiques, la voix — toujours singulière — apparaît en littérature comme une pierre angulaire. La singularité peut être celle de l’écrivain.e, rendu.e canonique ou au contraire marginalisé.e : quelles ont été les voix considérées comme uniques, mineures, minoritaires, ostracisées, dissidentes, hors-normes, extra-ordinaires, surprenantes ou insolites ? Qui décide de les considérer ainsi ? La singularité peut également se trouver au sein des techniques narratives et discursives employées, ou être envisagée comme ressort de l’intrigue. Les œuvres en traduction, et l’acte même de traduire viennent apporter une autre perspective : la voix de la personne traduisant l’œuvre est-elle considérée comme singulière ? Comment coexiste-t-elle avec celle de l’auteur.e dans l’œuvre traduite ?


En linguistique, la polysémie de « voix » permet de rassembler un large éventail de problématiques. On peut s’interroger sur les effets de sens particuliers liés à l’utilisation des voix passive ou active. Il s’agira également de considérer l’aspect politique de l’étude linguistique des voix. Nous pensons ainsi aux pronoms utilisés pour visibiliser des identités marginalisées (le « singular they » revendiqué par des personnes trans et/ou non-binaires, par exemple), ou bien à l’existence de dialectes ou d’accents socialement marqués, qui sont stigmatisés (AAVE) et/ou employés à des fins subversives: le « Polari » est ainsi un langage secret utilisé par la communauté homosexuelle au Royaume-Uni avant sa dépénalisation.


Prises dans une perspective civilisationnelle, la voix singulière peut être celle des visionnaires qui cherchent à provoquer de profondes transformations sociétales, ou bien celle des lanceurs et lanceuses d’alerte. La voix n’a même pas besoin d’être orale : ce peut être le vote et ce qu’il exprime, à travers des élections locales ou nationales. Si le peuple parle d’une seule voix, quelles sont celles qui s’affirment ostracisées ou dissidentes ? Qui s’inclut dans la « silent majority » ; qui se revendique appartenir à la « counter-culture » ?


Il s’agira de générer des approches interdisciplinaires et intersectionnelles sur le thème de la voix. Nous envisageons comme aire culturelle l’ensemble du monde anglophone, sans restriction temporelle.

Cette journée d’étude est ouverte à tout.e.s mais s’adressera en priorité aux jeunes chercheuses et chercheurs en Études Anglophones. Les communications, d’une vingtaine de minutes, pourront être réalisées en anglais ou en français.

Les propositions de communication d’environ 300 mots sont à envoyer accompagnées d’une courte notice bio-bibliographique avant le 30 novembre 2018 à l’adresse suivante: Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.. Les personnes dont les propositions auront été retenues seront averties mi-janvier 2019.

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Voices can be marginalized or put on a pedestal; they can rise above the noise of the crowd or remain ignored; they can sing solos or puncture the harmony. Throughout this one-day interdisciplinary conference, we invite participants to reflect on the place and role of voices that are considered singular in the English-speaking world. We want to shed light on the ways in which a voice, whether singled out or in relation to others, assert its unicity and resists to the homogenization of dominant discourses.


What makes a voice singular? Literary and critical theory has supplied many answers. From Genette’s narratology to Bakhtine’s dialogism, by way of hybrid narratives, implicit characterizations, and autobiographical postures, the voice, always in its singular form, appears to function as a cornerstone of literature. The singularity can belong to the writer, who may be canonized or marginalized: which voices have been judged unique, minor, ostracized, dissenting, nonstandard, extra-ordinary, surprising, or queer? Who gets to judge them as such? Singularity can also come up in the very narrative and discursive techniques at work in the text, or be a part of the plot itself. Translated works and the very act of translating bring a new perspective: can the voice of the person translating the text be considered singular? How does it coexist with that of the author within the translated work?


In linguistics, the polysemy of “voice” allows for a broad range of issues. We can wonder how the use of passive or active voices can create specific meaning effects, or how the linguistic study of voices can convey a political aspect. Two examples seem most relevant here: first, the use of certain pronouns to give visibility to marginalized identities (the singular they claimed by trans and/or non-binary persons, for example), and second, the existence of socially marked dialects or accents that have become stigmatized (AAVE) and/or used to subversive ends. The “Polari” is thus a secret language used by the gay community in the UK before homosexuality was decriminalized.


From a historical and social perspective, the singular voice can be that of visionaries who seek to effect profound social changes, or that of whistleblowers. The voice does not even need to be oralized: it can be the vote and what it expresses, through local or national elections. If the people speaks with one voice, which voices will be ostracized or dissenting? Who is included in the “silent majority”? Who claims to belong to “counter-culture”?


We invite proposals for 20-minute papers that mobilize interdisciplinary and intersectional approaches on the theme of the voice, in any part of the English-speaking world, from all time periods.

This conference is open to all but aims to showcase the work of young researchers in Anglophone Studies. We welcome papers in English and in French.


Please email 300-word abstracts and a short biographical note to Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. by November 30, 2018. We aim at notifying selected participants by mid-January 2019.

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Références bibliographiques / Bibliographical references

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