Journée d'étude organisée à l'Université Bordeaux Montaigne par l'UR CLIMAS, mardi 28 janvier 2025.
Bill Griffith, né William Henry Jackson Griffith en 1944, fait partie de la vague d'auteurs de la bande dessinée underground américaine dont les ambitions artistiques de jeunesse subirent de plein fouet un choc esthétique et existentiel irréversible en découvrant les comix de Robert Crumb à partir de 1967. Abandonnant son projet de devenir le nouveau Jackson Pollock, Bill Griffith renonça à la peinture abstraite en faveur de l'illustration satirique et des comix. Après avoir placé en 1969 quelques bandes dessinées dans le bimensuel new-yorkais East Village Other et le magazine pornographique Screw, il s'installa l'année suivante à San Francisco, qui était devenu depuis deux ans la Mecque des comix underground.
La trajectoire créative de Bill Griffith est exceptionnelle autant par sa richesse que par sa longévité. Dès les début des années 1970, on lui doit, outre de nombreuses histoires courtes publiées ici et là comme c'était la norme dans l'édition underground, la co-création avec Jay Kinney de Young Lust (8 numéros parus, 1970-1993). Cette série pastichant sur le mode satirico-érotico-pornographique les romance comics omniprésents dans les kiosques depuis l'après-guerre, aussi pudibonds que foncièrement machistes, fut un des creusets où évolua la première génération d'auteurs underground (dont Justin Green, Art Spiegelman, Spain Rodriguez, Diane Noomin, Kim Deitch, Paul Mavrides, entre autres) puis à partir des années 1980, la nouvelle vague de la bande dessinée alternative (Phoebe Gloeckner, Harry S. Robins, Carol Lay, Jennifer Camper, Daniel Clowes, Charles Burns, Terry LaBan, Lloyd Dangle).
En 1973-1974, Griffith fut un des co-fondateurs de Cartoonists Co-op Press — aux côtés de Kim Deitch, Jerry Lane, Jay Lynch, Willy Murphy, Diane Noomin et Art Spiegelman. Cette coopérative d'auto-édition, gérée depuis son appartement, avait été imaginée comme une alternative par rapport aux maisons d'édition existantes (Print Mint, Apex Novelties, Last Gasp, etc.). Cartoonists Co-op Press dura moins de deux ans mais publia une liste d'auteurs de premier ordre (S. Clay Wilson, R. Crumb, Aline Kominsky, Trina Robbins, Leslie Cabarga, Justin Green, Ted Richards, Gary Hallgren, Lee Marrs, Jim Osborne, Spain Rodriguez).
Pour Griffith, néanmoins, le véritable morceau de bravoure éditorial de la décennie fut le lancement en 1975 d'Arcade, The Comics Revue, sous une direction partagée avec Art Spiegelman. Ce magazine, qui ambitionnait d'être la réponse de l'underground au Playboy de Hugh Hefner, ne connut que sept numéros et disparut après un an et demi d'existence. Malgré son échec, ii constitua une entreprise artistique et éditoriale marquante destinée à ouvrir la voie, dans les années 1980, à des publications alternatives de haute volée comme le RAW de Françoise Mouly et Art Spiegelman et le Weirdo de R. Crumb.
Bill Griffith est le père d'un des personnages emblématiques de la bande dessinée underground américaine : Zippy the Pinhead, inspiré du monstre de foire microcéphale Schlitzie qui apparaissait dans le film de Todd Browning Freaks (1932). Éternellement vêtu d'une robe mission (en anglais : muumuu) jaune à gros pois rouges et de grosses chaussures de clown blanches, Zippy, qui ne souffre en fait d'aucune arriération mentale, porte sur le monde un regard caractérisé par une alternance de coq-à-l'âne et d'aphorismes sans queue ni tête (par exemple : « Toute vie est un méli-mélo de Républicains et de viande ! » / "All life is a blur of Republicans and meat!"), ainsi qu'une fascination sans limite pour les objets les plus triviaux de la culture populaire, la sauce piquante pour tacos et les biscuits fourrés au chocolat Ding Dong (comme Griffith l'expliquait en 1989 dans le documentaire de Ron Mann Comic Book Confidential : "Zippy choisit les aliments en fonction de leur emballage tape-à-l'œil et de la liste de conservateurs au dos du paquet"). Griffith met en scène depuis un demi-siècle un personnage défiant toute catégorisation autre que dadaïste, surréaliste, absurde – un hurluberlu environné d'une famille aussi déjantée que lui (sa femme Zerbina, son fils Fuelrod et sa fille Meltdown), d'une identité secrète de super-héros occasionnelle (Z-man) et de faire-valoir tout aussi décalés, à commencer par Griffy, double râleur du dessinateur, et de temps à autre, Dieu lui-même.
Après des apparitions sporadiques dans divers titres contre-culturels, Zippy devint en 1976 le protagoniste d'une bande hebdomadaire dans le Berkeley Barb, puis grâce au Rip Off Press Syndicate co-fondé par Gilbert Shelton, dans d'autres revues underground. En 1986, Zippy adopta un périodicité quotidienne en entrant dans le catalogue de King Features Syndicate (dans plus de 200 journaux de par le monde dans les années 1990). Bien que les caractéristiques narratives de Zippy le situent aux antipodes des « règles » commerciales et éditoriales de la bande dessinée de presse américaine, Griffith a construit à travers ce personnage inclassable une bande dessinée culte s'adressant à un public en décalage culturel flagrant avec l'Amérique moyenne mais en même temps suffisamment volumineux pour assurer la pérennité commerciale du strip, dont témoignent plus de vingt recueils publiés en librairies entre 1981 et 2013.
Depuis 2015, Griffith a également publié trois romans graphiques atypiques témoignant d'une maîtrise narrative remarquable. Dans Invisible Ink: My Mother's Secret Love Affair with a Famous Cartoonist (Fantagraphics, 2015) [Secret de famille. Une histoire écrite à l'encre sympathique (Delcourt, 2016)], il raconte sa quête/enquête pour reconstituer son histoire familiale après avoir découvert l'histoire d'amour clandestine que sa mère avait entretenue avec son patron quand Bill et sa sœur étaient enfants. Nobody's Fool: The Life and Times of Schlitzie the Pinhead (Abrams ComicArts, 2019) [Tête d'épingle (Presque Lune, 2020)] retrace la biographie réelle, mouvementée et fréquemment cruelle de Schlitzie (1901-1971), le microcéphale qui fut un phénomène de foire durant toute sa vie et inspira Zippy. Le dernier paru, Three Rocks: The Story of Ernie Bushmiller: The Man Who Created Nancy (Abrams ComicArts, 2023) [Trois rochers, à paraître chez L'Apocalypse en 2025], est un tour de force narratif dans lequel Griffith raconte la biographie du cartooniste américain Ernie Bushmiller en entremêlant le récit de sa vie à celui de ses personnages de papier, Nancy et Sluggo. Selon le critique d'art James Hoberman, Bill Griffith a réalisé avec Three Rocks une ode à la gloire du « minimalisme vulgaire » dont Ernie Bushmiller fut toute sa carrière durant un praticien remarquable, sans jamais en être conscient (cf. J. Hoberman, « Vulgar Minimalism: Bill Griffith's Three Rocks and the Cult of Nancy », Artforum April 2024).
Griffith entretient une proximité de longue date de la bande dessinée expérimentale. On peut signaler le Zippy-Scope (1980), petit boîtier illustré présentant "The Enigmatic Donut", une récit muet de Zippy en 287 cases, ou encore "The Plot Thickens", publié dans RAW #3 (1981), feuillet de deux pages dans lequel chacune des onze bandes successives comprend une case de plus que la précédente. Le corpus qu'il a publié depuis 1969 – aussi bien autour de Zippy que les pages rassemblées dans les recueils parus chez Fantagraphics Griffith Observatory (1993) et Bill Griffith Lost and Found 1969-2003 (2011) – inclue des éléments graphiques et narratifs qui illustrent une approche réflexive de la narration graphique en permanente évolution.
Bill Griffith est largement méconnu en France, à l'inverse de ses contemporains Robert Crumb, Gilbert Shelton et Art Spiegelman. Et pourtant, il a été un des piliers de la révolution artistique et créative qu'inaugura la bande dessinée underground américaine, aussi bien à la charnière des années 1960 et 1970 que dans les décennies suivantes, durant lesquelles a émergé une bande dessinée alternative explorant des contrées narratives et graphiques sans cesse renouvelées. En France, sa visibilité a longtemps été minimale, avec de très brèves incursions dans Surprise en 1976, L'Écho des Savanes et BD l'hebdo de la B.D. en 1978, Métal hurlant en 1981, Psikopat en 1985 et une interview dans VIPER en 1984. Aucun éditeur français n'a jamais pris le risque de publier de recueils de Zippy, tant le personnage et les récits où il est mis en scène apparaissent à première vue enfreindre toutes les règles qui permettent à une bande dessinée d'être un « succès » commercial. Par voie de conséquence, il est resté largement invisible sur le radar de la bédéistique française — à l'exception d'une mention rapide dans un article de Thierry Groensteen à propos de l'héritage d'Alfred Jarry dans la bande dessinée [« Ubu… et bulles », Neuvième Art n° 12 (janvier 2006)].
L'ambition de cette journée d'étude est de poser les bases d'une connaissance et d'une reconnaissance de l'apport de Bill Griffith à la bande dessinée américaine, underground puis alternative, au cours du dernier demi-siècle. Les intervenant.e.s pourront s'intéresser à toutes les facettes de l'œuvre de Bill Griffith depuis la fin des années 1960, notamment (mais non exclusivement) :
Zippy : sa diffusion et sa réception ; sa filiation artistique avec Jarry, le dadaïsme, le surréalisme, le nonsense ; le pinhead comme instrument de métaphore sur l'exclusion, l'inclusion, le consumérisme, la normalité/anormalité ; réflexivité et parodie, etc.
Les autres personnages fétiches de Griffith : Griffy, Mr. Toad, Claude Funston, etc.
Bill Griffith, chef de projet éditorial : Young Lust (1970-1993) and Arcade, The Comics Revue (1975-1976)
Bill Griffith, éditeur: Cartoonists Co-op Press (1973-1974) et les auteurs/trices qui y ont été publiés
Bill Griffth, romancier graphique
Bill Griffth, dessinateur
Bill Griffith et l'humour : Dada, Jarry, absurde et non-sens, etc.
Bill Griffith, méta-cartooniste.
La journée d'étude se déroulera à l'Université Bordeaux Montaigne le mardi 28 janvier 2025, en présence de Bill Griffith. La langue de travail sera l'anglais.
Merci d'adresser pour le 30 septembre 2024 au plus tard vos propositions d'intervention sous la forme d'un texte en anglais de 250 mots maximum accompagné d'une courte notice bio-bibliographique (100 mots max.) à :
Jean-Paul Gabilliet <
Jean-Christophe Menu <
Jean-Pierre Mercier <
Zippy, strip du 3 février 1990 © Bill Griffith
Call for papers: “Bill Griffith: from Zippy to Nancy, from Dada to biography to vulgar minimalism, and back…”
One-day conference at Université Bordeaux Montaigne (France), 28 January 2025.
Bill Griffith, née William Henry Jackson Griffith in 1944, is one of the American underground cartoonists whose youthful artistic ambitions went through an irreversible aesthetic and existential rush upon discovering the comix of Robert Crumb after 1967. Abandoning his project of becoming the new Jackson Pollock, Bill Griffith gave up abstract painting in favor of satirical illustration and comics. After selling a couple of comic strips to the New York bimonthly East Village Other and the porn magazine Screw in 1969, he moved to San Francisco, which had become the mecca of underground comics for two years, in 1970.
Bill Griffith's creative trajectory since the early 1970s has been exceptional in richness and longevity. In addition to numerous short stories published here and there as was the norm among underground artists, he co-created Young Lust (8 issues published, 1970-1993) with Jay Kinney. This satiric-erotic-porn pastiche of the prudish and fundamentally chauvinistic romance comic book titles that had been omnipresent on newsstands since the post-war period was a key crucible for the first generation of underground authors (Justin Green, Art Spiegelman, Spain Rodriguez, Diane Noomin, Kim Deitch, Paul Mavrides, and many others) and, as of the 1980s, a new wave of alternative comics creators (Phoebe Gloeckner, Harry S. Robins, Carol Lay, Jennifer Camper, Daniel Clowes, Charles Burns, Terry LaBan, Lloyd Dangle).
In 1973-1974, Griffith was involved in the Cartoonists Co-op Press, along with co-founders Kim Deitch, Jerry Lane, Jay Lynch, Willy Murphy, Diane Noomin, and Art Spiegelman. This self-publishing outfit run out of his apartment was created in the first place by and for authors dissatisfied with the other, earlier underground presses. Although it existed for less than two years, Cartoonists Co-op Press put together a roster of first-class authors (S. Clay Wilson, R. Crumb, Aline Kominsky, Trina Robbins, Leslie Cabarga, Justin Green, Ted Richards, Gary Hallgren, Lee Marrs, Jim Osborne, Spain Rodriguez).
By mid-decade, Griffith’s most memorable editorial venture was Arcade, The Comics Revue, which he co-edited with Art Spiegelman in 1975-1976. The magazine that aspired to be the underground’s response to Hugh Hefner’s Playboy lasted for a year and a half and went under after seven issues. Despite its failure, it was a significant artistic and editorial endeavor that opened the way to 1980s high-end alternative publications like Françoise Mouly and Art Spiegelman’s RAW and R. Crumb’s Weirdo.
Bill Griffith is the father of one of the emblematic characters of American underground comics: Zippy the Pinhead, inspired by the microcephalic sideshow freak Schlitzie featured in Todd Browning's 1932 film Freaks. Eternally dressed in a yellow muumuu with big red polka dots and conspicuous white clown shoes, Zippy actually does not suffer from any mental retardation but his outlook on the world comes out as an endless stream of non-sequiturs (for example: “All life is a blur of Republicans and meat!") and through his bottomless fascination with the most trivial objects of popular culture, laundromats, taco sauce, and Ding Dongs (as Griffith put in the Ron Mann’s 1989 documentary Comic Book Confidential, “Zippy goes for foods because of their attractive packaging and the second most important thing would be the preservative list on the back”). For half a century, the artist has been portraying a character who defies any categorization other than Dadaist, surrealist, absurd — an authentic screwball with a matching family (his wife Zerbina, his son Fuelrod and his daughter Meltdown), an occasional superheroic alter ego (Z-man) and equally unconventional foils, including Griffy, the cartoonist's curmudgeonly double, and every once in a while, God himself.
After sporadic appearances in various countercultural titles, Zippy became the protagonist of a weekly strip in the Berkeley Barb in 1976, before appearing in other underground magazines thanks to the Rip Off Press Syndicate. In 1986, Zippy became a daily newspaper strip when it was picked up by the venerable King Features Syndicate (in more than 200 newspapers around the world in the 1990s). Although all the narrative characteristics of Zippy make it a textbook counter-example of a “successful” newspaper strip, Griffith has constructed, thanks to this unclassifiable character, a cult comic aimed at a readership that does not identify with mainstream American middlebrow culture yet is large enough to ensure the lasting appeal of the comic strip, as evidenced by more than twenty collections published in bookstores between 1981 and 2013.
Since 2015, Griffith has also published three idiosyncratic graphic novels demonstrating remarkable narrative mastery. In the memoir Invisible Ink: My Mother’s Secret Love Affair with a Famous Cartoonist (Fantagraphics, 2015), he recounts his quest/investigation to reconstruct his family history after discovering the clandestine love affair that his mother had with her boss when Bill and his sister were children. Nobody's Fool: The Life and Times of Schlitzie the Pinhead (Abrams ComicArts, 2019) is about the real, eventful and frequently cruel biography of Schlitzie (1901-1971), the pinhead who was a sideshow freak throughout his life and the original inspiration of Zippy. His latest opus Three Rocks: The Story of Ernie Bushmiller, The Man Who Created Nancy (Abrams ComicArts, 2023) is a narrative tour de force in which Griffith tells the biography of the American cartoonist Ernie Bushmiller by interweaving the story of his life with that of his iconic paper characters Nancy and Sluggo. According to art critic James Hoberman, Three Rocks may be read as Griffith’s ode to “vulgar minimalism,” a style of which Ernie Bushmiller was a remarkable practitioner without ever being aware of it (cf. J. Hoberman, “Vulgar Minimalism: Bill Griffith's Three Rocks and the Cult of Nancy”, Artforum April 2024).
Griffith has been no stranger to experimentation in the comics medium. The Zippy-Scope, a box-shaped device featuring “The Enigmatic Donut,” a 287 panel spooled-reel, wordless Zippy adventure, offered as a limited-edition novelty in 1980. “The Plot Thickens,” first published in RAW #3 (1981), is a two-pager in which each of the successive eleven strips includes one more panel than the previous one. Many of the strips he has produced since 1969—the Zippy material of course but also the Fantagraphics collections Griffith Observatory (1993) and Bill Griffith Lost and Found 1969-2003 (2011)—include graphic and narrative elements that exemplify the artist’s long-term self-reflexive approach to the medium.
Unlike his contemporaries Robert Crumb, Gilbert Shelton and Art Spiegelman, Bill Griffith is largely unknown in France, even though he appears retrospectively as one of the pillars of the artistic and creative revolution that debuted in 1960s and 1970s U.S. underground comics and continued into the 1980s and onwards through the emergence of alternative comics exploring constantly renewed narrative and graphic regions. Griffith’s visibility was sadly very limited in France for a long time, regardless of a handful of brief forays into the magazines Surprise in 1976, L'Écho des Savanes and BD l’hebdo de la B.D. in 1978, Métal hurlant in 1981, Psikopat in 1985 and an interview in VIPER in 1984. As no French publisher has ever taken the risk to publish Zippy collections, the character has remained largely invisible on the radar of French comics criticism, with the exception of a quick mention in an article by Thierry Groensteen about Alfred Jarry's legacy in comics ("Ubu … and bubbles”, Neuvième Art n° 12 (January 2006), https://www.citebd.org/neuvieme-art/ubu-et-bulles).
The ambition of this symposium is to lay the foundation for knowledge and recognition of Bill Griffith's contribution to American underground and alternative comics over the last half century. Speakers will be invited to focus on all facets of Bill Griffith's work since the end of the 1960s, including (but not exclusively):
- Zippy: the strip’s distribution and reception; its artistic affiliation with Jarry, Dadaism, surrealism, nonsense; the pinhead as a metaphor on exclusion, inclusion, consumerism, normality/abnormality; reflexivity and parody, etc.
- Griffith's other recurring characters: Griffy, Mr. Toad, Claude Funston, etc.
- Bill Griffith, editor: looking back on Young Lust (1970-1993) and Arcade, The Comics Revue (1975-1976)
- Bill Griffith, publisher: Cartoonists Co-op Press (1973-1974) and its participants
- Bill Griffith, graphic novelist
- Bill Griffith, graphic stylist
- Bill Griffith and humor: Dada, Jarry, surreal comedy, etc.
- Bill Griffith, meta-cartoonist
The one-day conference, held in English, will take place at Bordeaux Montaigne University on Tuesday January 28, 2025, in the presence of Bill Griffith.
Please submit a 250-word proposal (for a 20-minute presentation) in English accompanied by a short bio-bibliographic notice (100 words maximum) by September 30, 2024 to:
Jean-Paul Gabilliet
Jean-Christophe Menu
Jean-Pierre Mercier
Indications bibliographiques/Bibliography
Sources primaires (en anglais)/Primary Sources in English
Zippy books (selection)
- Zippy Stories. Berkeley: And/Or Press, 1981. San Francisco: Last Gasp, 1984.
- Nation of Pinheads. Berkeley: And/Or Press, 1982. Reprinted, San Francisco: Last Gasp, 1987. (Zippy strips, 1979–1982)
- ZIPPY: Special 2-in-1 Issue. San Francisco: Last Gasp, 1982.
- Pointed Behavior. San Francisco: Last Gasp, 1984. (Zippy strips, 1983–1984)
- Are We Having Fun Yet? Zippy the Pinhead's 29-Day Guide to Random Activities and Arbitrary Donuts. New York: Dutton, 1985. Reprinted, Seattle: Fantagraphics, 1994.
- Pindemonium. San Francisco: Last Gasp, 1986. (Zippy strips, 1985–1986)
- King Pin: New Zippy Strips. New York: Dutton, 1987. (Zippy strips, 1986–1987)
- Pinhead's Progress: More Zippy Strips. New York: Dutton, 1989. (Zippy strips, 1987–1988)
- From A to Zippy: Getting There Is All the Fun. New York: Penguin Books, 1991. (Zippy strips, 1988–1990)
- Zippy's House of Fun: 54 Months of Sundays. Seattle: Fantagraphics, 1995. (Color strips, May 1990 - September 1994)
- Zippy and Beyond: A Pinhead's Progress - Comic Strips, Stories, Travel Sketches and Animation Material. San Francisco: Cartoon Art Museum, 1997.
- Zippy Quarterly (eighteen collections, published from January, 1993 until March, 1998)
- Zippy Annual: A millennial melange of microcephalic malapropisms and metaphysical muzak. ("Vol. 1", "Impressions based on random data".) Seattle: Fantagraphics, 2000.
- Zippy Annual 2001. ("Vol. 2", "April 2001 - September 2001".) Seattle: Fantagraphics, 2001.
- Zippy Annual 2002. ("Vol. 3", "September 2001 - October 2002".) Seattle: Fantagraphics, 2002.
- Zippy Annual 2003. ("Vol. 4", "October 2002 - October 2003".) Seattle: Fantagraphics, 2003.
- Zippy: From Here to Absurdity. ("Vol. 5", "November 2003 - November 2004".) Seattle: Fantagraphics, 2004.
- Type Z Personality. ("Vol. 6", "December 2004 - December 2005".) Seattle: Fantagraphics, 2005.
- Connect the Polka Dots. ("Vol. 7", December 2005 - August 2006".) Seattle: Fantagraphics, 2006.
- Walk a Mile in My Muu-Muu. Seattle: Fantagraphics, 2007.
- Welcome to Dingburg. Seattle: Fantagraphics, 2008.
- Ding Dong Daddy from Dingburg. Seattle: Fantagraphics, 2010.
- Zippy the Pinhead: The Dingburg Diaries. Seattle: Fantagraphics, 2013.
Non-Zippy books
- "Get Me a Table Without Flies, Harry": Travel Sketches. Seattle: Fantagraphics, 1990.
- Bill Griffith Lost and Found 1969-2003. Seattle: Fantagraphics, 2011.
- Invisible Ink: My Mother's Secret Love Affair with a Famous Cartoonist. Seattle: Fantagraphics, 2015.
- Nobody's Fool: The Life and Times of Schlitzie the Pinhead. New York: Abrams ComicArts, 2019.
- The Buildings Are Barking: Diane Noomin in Memoriam. Seattle: Fantagraphics, 2023.
- Three Rocks: The Story of Ernie Bushmiller: The Man Who Created Nancy. New York: Abrams ComicArts, 2023.
Sources primaires (en français)/Primary sources in French
BD l'hebdo de la B.D.
n° 33 bis (19 mai 1978) – "Les problèmes sociaux des crapettes" (4 pages)
n° 37 (16 juin 1978) – "Crapette paranoïa" (1 page)
n° 39 (30 juin 1978) – "Un divan au soleil" (4 pages)
n° 43 (28 juillet 1978) - Couverture
n° 49 (8 septembre 1978) - "Un paradis de cinglé revisited" (10 pages)
n° 51 (22 septembre 1978) – "L'observatoire de Griffith" (1 page)
L'Écho des Savanes
n° 37 (janvier 1978) – "Les barjos mystiques" (1 page), "Les flippés" (1 page)
n° 38 (février 1978) – "Problèmes sociaux chez les crapauds" (4 pages)
Métal hurlant
N° 64 bis Spécial Hollywood (juin 1981) – Supplément inséré Sordides Scandales – "Tallulah Bankhead" [signé Griffhead] (1 page), "Les leçons de piano rapportent gros à Liberace" [signé Grifface] (4 pages)
Psikopat
n° 1 (janvier 1985) – "A l'étranger" (1 page)
n° 2 (février 1985) – "A l'étranger" (1 page)
Surprise
n° 2 (mai 1976) – "Porno-graphie" (8 pages)
Secret de famille. Une histoire écrite à l'encre sympathique (Delcourt, 2016)
Tête d'épingle (Presque Lune, 2020)
Trois rochers (L'Apocalypse, à paraître en 2025)
Sources secondaires (en anglais) par ordre chronologique/Secondary sources in English, in chronological order
1978
- Cascade Comix #4 – "An Anthology by Griffith", p. 8-9.
- Cascade Comix #5 – "Bill Griffith : An Interview", p. 4-7, 12.
1984
- Bruce Sweeney, "Bill Griffith", Comics Interview #8 (Feb. 1984), p. 29-37
- "Bill Griffith" [Interview en français], VIPER n° 11 (juillet 1984), p. 71-72 (in French).
1987
- "Bill Griffith" interview in Gary Groth and Robert Fiore (eds.), The New Comics (Berkley Books, 1988), p. 167-179.
1993
- Gary Groth, "The Bill Griffith Interview", The Comics Journal 157 (March 1993), p. 50-98.
- "Bill Griffith" p. 62 in The Comics Journal, no. 162 (Oct. 1993)
1994
- R. C. Harvey, "Griffy and Zippy. Forty and Counting", Cartoonist PROfiles, No. 101 (March 1994), p. 34-43.
- Bill Mason, "Griffith Observed: The Art of Bill Griffith" The Comics Journal, no. 170 (Aug. 1994), p. 49-52.
1999
- Carolyn Battista, "Q&A/Bill Griffith; Exploring The State With Zippy and Griffy", The New York Times July 11, 1999, section CN p. 14-15.
2001
- Gary Groth, "Six Guys. Just Six Guys in a Hotel Room: The Industry's Most Influential Creators Talk Art and Craft with Gary Groth" [Group interview with Bill Griffith, Kim Deitch, Seth, Charles Burns, Joe Sacco] The Comics Journal 234 (June 2001), p. 60-76.
2003
Comic Book Artist vol. 2 #1 (July 2003) :
- Arcade color cover gallery 63-64
- The Story of Arcade, The Comics Revue 65-66
- John B. Cooke (interview),Lifeboat: Art Spiegelman and Arcade, the Comics Revue" 66-77
- John B. Cooke (interview), "Bill Griffith: An American Life", 78-90
- Arcade, The Comics Revue Index 91
2008
- Alex Dueben, "Is Bill Griffith Having Fun Yet? Cartoonist talks "Zippy"", CBR.com Oct. 6, 2008
https://www.cbr.com/is-bill-griffith-having-fun-yet-cartoonist-talks-zippy/
2012
- Ira Brooker, "Interview with Bill Griffith, creator of Zippy the Pinhead" Irabrooker.com Jan. 2, 2012.
https://irabrooker.com/2012/01/02/interview-with-bill-griffith-creator-of-zippy-the-pinhead/
- Literary Kicks – Alan Bisbort, "Visions of Zippy: A Talk With Bill Griffith."
https://litkicks.com/billgriffith/
- Gary Panter, "Questions for Griffy", TCJ.com March 21, 2012
https://www.tcj.com/questions-for-griffy/
2015
- Michael Limnios, "Prolific cartoonist Bill Griffith talks about the underground comix of the 60s & 70s, music and Zippy", blues.gr June 3, 2015.
https://blues.gr/profiles/blogs/prolific-cartoonist-bill-griffith-talks-about-the-underground
- Chris Mautner, "I Had Moments Where I Just Broke Down Crying": An Interview with Bill Griffith, TCJ.com November 23, 2015
https://www.tcj.com/i-had-moments-where-i-just-broke-down-crying-an-interview-with-bill-griffith/
2018
- Alan Bisbort, « Bill Griffith : The View from his Comix Observatory" Please Kill Me, Aug. 29, 2018. https://pleasekillme.com/bill-griffith/.
2019
- Ty Burr, "Believe it or not, cartoonist Bill Griffith says, ‘Zippy the Pinhead'was based on a real person." Boston Globe, March 14, 2019.
https://www.bostonglobe.com/arts/2019/03/14/bill-griffith-real-person-behind-zippy/gU1ZdDGvC8RtUWN9RwA2RJ/story.html
- Mark Newgarden, "Are We Long-Form Yet?: A Chat with Bill Griffith." TCJ.com -
https://www.tcj.com/are-we-long-form-yet-a-chat-with-bill-griffith/
2023
- Chris Barsanti, "What We Talk About When We Talk About 'Nancy': PW Talks with Bill Griffith." publishersweekly.com
- "Bill Griffith Interview: Talking About Nancy and THREE ROCKS", comicsgrinder.com, 2023 Aug. 22.
https://comicsgrinder.com/2023/08/22/bill-griffith-interview-talking-about-nancy-and-three-rocks/
- John Kelly, "Bill Griffith on Love, Loss and the Lives of Ernie Bushmiller and Diane Noomin." TCJ.com
https://www.tcj.com/bill-griffith-on-love-loss-and-the-lives-of-ernie-bushmiller-and-diane-noomin/
- Lawrence Cosentino, ''Nancy' gives me pure pleasure.' Bill Griffith discusses his new graphic novel, ‘Three Rocks', CityPulse 7 December 2023.
https://www.lansingcitypulse.com/stories/nancy-gives-me-pure-pleasure,80361
- Lawrence Cosentino, Love for three rocks: Cartoonist Bill Griffith's obsession with Ernie Bushmiller and ‘Nancy', CityPulse 7 December 2023.
2024
- Clare Byrne, "Zippy Cartoonist, East Haddam Resident, Bill Griffith Turns 80." CT Examiner 25 January 2024.
https://ctexaminer.com/2024/01/25/zippy-cartoonist-east-haddam-resident-bill-griffith-turns-80/