Peuples indigènes et environnement

peupleColloque international - 8, 9 et 10 décembre 2011

L'ambition du colloque « Peuples indigènes et environnement » est de construire une réflexion sur le rôle joué par les peuples indigènes dans la production de discours et pratiques liés à l'environnement.

 

 

 

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En Amérique latine, la reconnaissance des peuples indigènes au plan juridique a récemment été accompagnée d'un cadre législatif visant à protéger leurs territoires. Seize pays de la région ont modifié leurs constitutions pour reconnaître la diversité culturelle et l'existence d'un habitat historique des peuples indigènes. En 2007, la plupart de ces pays ont signé la Déclaration des Droits des Peuples Indigènes ; elle proclame le droit à l'autodétermination, le respect de la propriété des territoires sur lesquels vivent les peuples indigènes, le droit des indigènes d'utiliser les ressources issues de ces territoires et l'obligation faite aux Etats d'assurer la préservation de ces territoires par des moyens juridiques.

En 2010, le gouvernement d'Evo Morales a organisé un Sommet Climatique des Peuples Indigènes, lequel a donné lieu à la formation d'un « Projet de déclaration universelle des droits de la Terre Mère ». Paradoxalement, ce même gouvernement tire les principales ressources du pays de l'extraction des hydrocarbures.

Fin avril 2010 aux Etats-Unis, le gouvernement fédéral a autorisé la construction du plus grand champ d'éoliennes off-shore dans le Nantucket Sound. Les partisans et les adversaires du projet se sont opposés pendant près de dix ans. Des Amérindiens se trouvaient dans les deux camps. Des Wampanoags du Massachusetts protestaient contre le fait que les éoliennes détruiraient des vestiges submergés. En revanche, les Pocasset Wampanoags soutenaient le projet puisque Cape Wind produirait de l'énergie « en harmonie avec la nature » (The Boston Globe, 5 mars 2010).

En Australie, le gouvernement a récemment créé un programme appelé « Working on Country » dont le but est de donner voix au chapitre aux détenteurs de « savoirs aborigènes » utiles à la protection de l'environnement et à la gestion des ressources naturelles. Dans le même temps, ce programme est destiné à améliorer les conditions de vie des aborigènes en favorisant le développement économique de ces communautés, dans le respect de leur environnement.

Les facteurs d'ordre économique et politique qui interviennent dans la définition des politiques publiques sont très importants—les conflits entre communautés et autorités locales, fédérales ou nationales sont extrêmement fréquents. Et l'un des problèmes récurrents auquel se confrontent scientifiques, chercheurs en sciences sociales et peuples indigènes des zones protégées est celui de la définition de ce qui est « naturel ». Comme corollaire, se pose la question de la vérité scientifique définie par les biologistes, botanistes, zoologues et ce que mettent en relief les sciences qui s'intéressent aux êtres humains occupant ces zones.

Récemment, aux Etats-Unis, certains ont remis en question les représentations traditionnelles de l'Indien respectueux de l'environnement. Au cours d'un débat passionné, il fut démontré que les peuples indigènes sont capables de saines pratiques écologiques autant que de pratiques destructrices. Cette dichotomie rend nécessaire une réflexion pour dépasser ces clichés.

Un autre objectif du colloque sera de comprendre la contradiction face à laquelle se trouvent les peuples indigènes pris entre des valeurs et des pratiques économiques mondialisées, et les attentes créées par les images populaires et le discours écologique occidental.

Plus de quarante chercheurs et acteurs de la vie civile participeront à ce colloque. Les participants viennent d'une dizaine de pays (Allemagne, Brésil, Bolivie, Canada, Chili, Colombie, Etats-Unis, Mexique, Nouvelle-Zélande, République tchèque, etc.) et de disciplines variées (anthropologie, chimie, histoire, littérature, cinéma, droit, biologie, géographie, etc.).

 

Les travaux publics du colloque se tiendront le 8 décembre 2011 à l'Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 (salle des Actes le matin, Maison des Suds l'après-midi), les 9 et 10 décembre au Musée d'Aquitaine à Bordeaux.

 

« Peuples indigènes et environnement » reçoit le soutien de l'Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, l'Institut des Amériques Pôle Sud-Ouest, CLIMAS, AMERIBER, du CECIB, de l'ARNA et de l'IMEP.

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