Le catch et.../Professional Wrestling and...
31 janvier et 1er février 2012 - Programme
Thursday, January 31
jeudi 31 janvier
Maison des Sciences de l’Homme d’Aquitaine (MSHA)- Salle Jean Borde
9.30 Welcome Addresses/ Discours de bienvenue - Salle Jean Borde
Ms Nathalie Jaeck, Director of Climas EA 4196, Université Bordeaux 3
Mr. Nicolas Labarre, Mr. David Diallo Conference Organizers
10.00-11.00 Opening plenary session of the conference / Session plénière d’ouverture de la conférence : Christophe Lamoureux, Centre Nantais de Sociologie (CENS), « Le grand show du sport/spectacle: retour sur une sociologie du catch. »
11.00-12-00 SESSION 1 - Salle Jean Borde
Moderator: Nicolas Labarre, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3
• SAT, Les cahiers du catch, « Vers une réappropriation du récit par ses acteurs dans le catch contemporain »
• Raphael Campo, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, « l'identité à travers le catch, comment la définir, la percevoir ? »
12:30 – 13:45 Lunch on campus / Déjeuner sur le campus
14.00-15-00 SESSION 2 - Salle Jean Borde
Moderator: Mr. Christophe Lamoureux, Centre Nantais de Sociologie (CENS)
Speakers:
• Isabelle Schmitt-Pitiot, Université de Bourgogne, « Deux filles de marbre : variations sur les genres dans All the Marbles (Robert Aldrich, 1981) »
• Nicolas Lahaye, Université Versailles Saint-Quentin, « Le masque d’argent et le cinéma populaire : retour sur la carrière de El Santo »
15:15 – 15:30 Coffee Break / Pause café
15.45 -16.45 SESSION 3 - Salle Jean Borde
Moderator: Elyette Benjamin-Labarthe
Speakers:
• Heather-Jane Bayly, Université de Nantes, « Professional Wrestling and Contemporary Photography: the Case of Dulce Pinzón’s The Real Story of Superheroes
• Christophe Chambost, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, « El Santo's Legacy: looking for "lucha libre" in Colombian Soap-Operas »
16.45-17.15 Roundtable discussion/ table ronde
19.00 Dinner downtown / Dîner en ville
20.30 Projection débat « The Wrestler », Cinéma Utopia
Friday, February 1st
Vendredi 1er février
Pôle Juridique et Judiciaire (Pey Berland) salle R.G
10.00-11.00 Plenary session / Sessions plénière Pr. Dan Glenday, Brock University, Ontario, Canada: "Globalization, class relations and pop cosmopolitanism: Professional wrestling and the paradox of cultural embeddenness."
11.00-12-00 SESSION 4 salle R.G
Moderator: Pr. Dan Glenday
Speakers:
• Marie-Ginette Baillargeon, Cameron University, Lawton, OK, « My Father the Wrestler as a Socio-cultural Icon or Popi and Wrestlemania »
• Nicolas Labarre, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, « Jeux d'arcade et catch: modalités de construction d'un spectacle hybride »
12:30 – 13:45 Lunch in the city / Déjeuner en ville
14.00-15-00 SESSION 5 salle R.G
Moderator: Frédéric Elkaïm
Speakers:
• Claire Warden, University of Lincoln, England, « The democratic stage?: the relationship between the actor and the audience in professional wrestling »
• Broderick Chow, Brunel University, England, « Work and Shoot: the wrestler’s body through discipline and resistance »
15:15 – 15:30 Coffee Break / Pause café
15.45 -16.45 SESSION 6 salle R.G
Moderator: David Diallo, Université Bordeaux 4
Speakers:
• Hugo Layan, metteur en scène compagnie Themroc, « Le catch comme théâtre premier »
• Olivier Aïm, Celsa Paris-Sorbonne, « La catchisation des images télévisuelles ou le catch hors du ring. »
16.45-17.15 Closing remarks/ table ronde
18.00 End of the Conference / Fin de la Conférence
Abstracts
SAT, Les cahiers du catch « Vers une réappropriation du récit par ses acteurs dans le catch contemporain »
Depuis son geste originel, celui du contact violent de corps néanmoins complices transformé en simulacre de lutte, le catch a toujours été une machinerie entièrement destinée à produire du récit. Si les histoires racontées dans le ring ont grandement évoluées, il en est d'autres, narrées hors des rings et délibérément destinées au monde du réel, qui ont connues une mutation plus importante encore : celles chargées d'assurer la promotion, et donc la subsistance, du wrestling-business.
Comment est-on passé d'un art forain, petit artisanat souvent familial, à un industrie mondiale du divertissement sportif, aujourd'hui cotée en bourse ? Y-a-t-il eu un instant historique précis où la figure du catcheur a fait son entrée de plein pied dans la pop culture, via des personnages comme celui du japonais Rikidozan, du mexicain El Santo ou de l'américain Hulk Hogan ? Quels récits le wrestling-business a-t-il mis en place pour générer sa propre croissance ? Quelles mutations, sociales, économiques et techniques, ont pesé dans de tels changements ?
Pourquoi, une fois une certaine maturité acquise, un tel business s'est-il lancé dans une entreprise d'écriture de sa propre histoire ? Cette stratégie mémorielle est-elle un retour aux origines familiales du business ou, au contraire, une démonstration délibérée et un peu mégalomane d'une certaine forme de puissance industrielle ?
Une telle politique est-elle encore adaptée aux évolutions contemporaine des médias qui ont favorisé l'émergence du wrestling-business ? L'émergence d'Internet, moyen de communication global et égalitaire, a-t-elle définitivement détruit le « kayfabe », longtemps considéré comme la pierre angulaire du business ? A-t-elle changé l'économie du secteur, la perception du catch par le grand public ? Modifie-t-elle le discours promotionnel que celui-ci a mis en place depuis plusieurs décennies ?
Raphael Campo, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3 , " L'identité à travers le catch, comment la définir, la percevoir ?"
A travers cette communication, l’auteur évoquera, au delà du catch, les thématiques communes du masque, qu'il soit visible ou métaphorique.
Pourront être cités entre la figure de Narcisse (symbole s'il en est de ce masque métaphorique), à la pensée de Descartes : " c'est moi que je peins", contrecarrée par l'idée de T.R. Coleridge de " la suspension volontaire de l'incrédulité" qui laisse la porte ouverte à l'imaginaire et donc à toutes les fantaisies.
Sur le domaine particulier du catch, l’auteur posera les questions suivantes :
Le catcheur est-il un acteur de théâtre qui dès le rideau baissé redevient une personne lambda comme semble l'indiqué Stranger Law dans Confessions d'un catcheur, ou est-ce une partie de lui qu'il expose devant nos yeux ?
Quand est-il du récepteur, c'est à dire, de celui qui vient voir le spectacle (au contraire de l'émetteur). Comment agit-il, comment comprend-t-il le message et surtout comment (ou de quelle sorte) s'identifie-t-il à ce dernier ?
De manière générale, cet essai sociologique se penchera sur le psychisme d'un art considéré comme "cathartique" par ceux qui l'ont analysé.
Marie-Ginette Baillargean, Cameron University, Lawton, OK, « My Father the Wrestler as a Socio-cultural Icon or Popi and Wrestlemania »
« At first, the news media called him Samson of the Mat, but the name that finally stuck was that of the Big Frenchman. As a child I could be rather smug when I said to my friends: My father is stronger than your father. More poignantly, however, even then I knew that he was a source of inspiration to many people. It is my father’s inspirational role that made him so much more than a sport and show business person: he was a socio-cultural icon. His physical condition and strength represented an ideal of physical conditioning that has informed our conscious and subconscious psyche since Greco-roman times. At six feet five inches (one meter 90), the balance and agility he displayed was akin to that of Olympic gymnists and people knew that were witnessing an extraordinary display of human ability. He was ultimately the good guy, a force for good even when others broke the rules and behaved badly. Finally, he was the Big Frenchman. »
Heather-Jane Bayly, Université de Nantes, « Professional Wrestling and Contemporary Photography: the Case of Dulce Pinzón’s The Real Story of Superheroes
The first objective of this paper is to identify the various codes present in professional wrestling that are exploited in Pinzón’s contemporary photographic series The Real Story of Superheroes. Then the author will question how the understanding of the pro-wrestling / superhero discourse deepens the complexity of Pinzón’s photographic message that at first glance appears quite clear and simple.
Christophe Chambost, Université Michel de Montaigne Bordeaux 3, « El Santo is Back ! Les soap-opéras colombiens à l’heure de la lucha libre »
Il s’agira de voir comment, de nos jours, le catch fait un retour remarqué en Colombie grâce notamment à la création d’un soap-opéra (Pobres Rico, dirigée par Pepe Sanchez et produite par RCN Television). Ce feuilleton reprend une trame conventionnelle où se croisent les histoires d’une famille riche et d’une autre dans le besoin. Mais à cela, s’ajoute le métier de catcheur de l’un des protagonistes. On pourra alors observer quels sont les traits saillants qui demeurent dans la représentation fictionnelle actuelle de la lucha libre, et ce malgré le désintérêt relatif pour ce sport lors de la première décennie du 21ème siècle.
Cette communication permettra alors d’évoquer l’âge d’or du catch en Amérique latine, au Mexique notamment, là où le catcheur Rodolfo Guzman Huerta, plus connu sous le nom d’El Santo, conféra une aura toute mythique à ce sport, comme en attestent les titres de quelques films de ce héros / héraut d’un catch haut en couleurs : Santo vs. the Zombies (1961), Santo vs. the Vampire Women (1962), Santo in the Mummy’s Revenge (1970)…
Il sera enfin possible de voir ce qui, de la nature excessive des films d’El Santo, est conservé, modifié ou supprimé dans le soap-opéra colombien actuel.
Isabelle Schmitt-Pitiot, Université de Bourgogne , « Deux filles de marbre : variations sur les genres dans All the Marbles (Robert Aldrich, 1981) »
Dans ce film relativement oublié qui suit les pérégrinations des California Dolls et de leur entraîneur (Peter Falk) à travers l’envers du décor du nord des Etats-Unis au début de l’ère Reagan, les chorégraphies, errances et errements des belles « poupées » musclées se présentent comme autant de variations sur le genre, féminin et/ou masculin, et le genre ou sous-genre des films de catch, boxe et autres arts et spectacles martiaux. Partant d’une analyse de la représentation des corps féminins en lutte, sur le ring ou en dehors, ainsi que de l’usage que fait ce film en particulier des codes et conventions du sous-genre filmique, la communication se demandera dans quelle mesure le film transcende les stéréotypes.
Nicolas Lahaye, Université Versailles Saint-Quentin , « Le masque d’argent et le cinéma populaire : retour sur la carrière de El Santo »
Au travers des films mettant en scène Santo contre ses différents ennemis, qui observe-t-on : l'homme, le catcheur, l'agent secret ou le mythe ? Un peu de tout ceci à la fois. Nous nous proposons ainsi de revenir sur cet alter ego que constituait El Santo pour Rodolfo Guzman Huerta (1917-1984). Avant d'être une identité à part entière, El Santo n'est que le nouveau masque de ce catcheur mexicain. Celui-ci va pourtant dépasser sa fonction dans le ''sport-simulacre'' pour entrer de plain pied dans la culture populaire, grâce au catch bien sur, mais aussi aux bandes dessinées et au cinéma. Dans l'optique de ce colloque, il nous a donc paru pertinent de revenir sur le statut des films tournés par le personnage. Vus de France, ces derniers apparaissent comme les symboles d'un cinéma populaire et de pur divertissement. Ces réalisations sont quasi immuables et présentent un Santo intègre jusqu'à la naïveté, amené à affronter toutes sortes d'ennemis au nom de la justice et du bon droit. Bien que celui-ci combatte à la fin de sa carrière des trafiquants de drogue, les réalisations les plus connues le placent face à des créatures mythiques et mythologiques : vampires, femmes-vampires, momies, etc. Le ravissement du spectateur se situe donc à la fois dans l'apparente simplicité des récits qui lui sont proposés mais aussi dans la mythification du personnage en dehors du cadre de la lucha libre. Nous tenterons donc d'analyser de manière non exhaustive le personnage selon les axes suivants :
en tant qu'héros du quotidien : Santo n'est pas un super-héros qui fonctionne en alter-ego. Au contraire, son identité se confond avec celle du lutteur qui l'a créé.
en tant que champion sportif : la quasi totalité des films mêle en effet éléments de récits et matchs de lucha libre, induisant un double effet de distanciation et de simulacre
en tant que héros fantastique ancré dans la culture mexicaine : un décalage culturel ainsi qu'une fascination peuvent se produire entre le public et la critique, cette dernière pouvant n'y voir qu'un spectacle navrant.
Claire Warden, University of Lincoln, England , « The democratic stage? : the relationship between the actor and the audience in professional wrestling »
From John Fiske to Mikhail Bakhtin there is a strong tradition of reading professional wrestling through the lexicon of theatrical performance rather than sporting competition. Given its carnival background the connection is not surprising: wrestlers become ‘actors’, sport becomes ‘entertainment’, there are dancers, pyrotechnics and ‘promos’. At the very centre of this performative reading is surely the relationship between the actor/wrestler and the audience. An initial reading might see the wrestler as entertainer/acrobat, paid to amuse the crowd, tell a story and receive its predictable boos and cheers. In fact in previous studies (and certainly in the mainstream media) this audience is viewed as rather ignorant, bamboozled by the antics of their heroes, unable to discern the difference between ‘fake’ and ‘real’. Yet the history of professional wrestling, recent storylines and the growth in the ‘smark’ online community all provide a counterargument.
Using two major examples (2002 Wrestlemania XVII main event between The Rock and Hulk Hogan, and the 2004 Wrestlemania XX match up of Brock Lesnar and Bill Goldberg) this paper will argue that the wrestling arena is one of the most democratic and, indeed, potentially subversive forms of popular theatre. Both these events were directly and immediately influenced by their audiences, the performance narrative changing as the audience members interacted with the matches. Indeed, despite the obvious commodification of professional wrestling and its interpellation into capitalist economic systems, it presents an arena of exciting actor-audience interaction rarely seen on the theatrical stage.
Broderick Chow, Brunel University, England , « Work and Shoot: the wrestler’s body through discipline and resistance »
This presentation considers the physical practice of ‘work’, a complex term specific to the popular performance form of professional wrestling. Drawing on ethnographic research as a trainee wrestler — a method Loïc Wacquant characterises as observant participation, the author will demonstrate, in practice and theory, that the complex and contradictory practice of work allows the wrestler’s body to be read as both a site of exploitation and a site of resistance.
Olivier Aïm, Celsa Paris-Sorbonne, « La catchisation des images télévisuelles ou le catch hors du ring. »
S’appuyant sur un travail en cours, l’hypothèse de départ de cette communication est relativement radicale : elle consiste à dire que le catch ne constitue pas un spectacle limité aux seuls rings de la WWE (fussent-ils diffusés sur les chaînes de la TNT), mais une sémiotique à part entière, apte à structurer une pluralité de spectacles, notamment audiovisuels. De sorte que la question de la « frontière » serait, selon notre approche, moins géographique ou même culturelle, qu’esthétique et cognitive.
Dans son intervention, l’auteur convoquera un corpus d’émissions de ce type afin de montrer l’effet d’intersémioticité en jeu. Plus généralement, il élargira encore cette hypothèse en proposant de voir que ce processus de catchisation porte également sur d’autres formes plus traditionnelles de spectacles et d’images télévisuelles : sport, actualité, fiction.