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Résumés
Français :
Le choix de l’appellation 9.11 (ou 11 Septembre), le « télégramme d’une métonymie » (Derrida) pour nommer l’événement, pointe l’incompréhension et l’« outrepassement du rapport » (Nancy) induite par la terreur. Cet article se propose de montrer comment Art Spiegelman ( In the Shadow of No Towers) et Jonathan Safran Foer (Extremely Loud & Incredibly Close) s’appuient sur une narration multimodale pour s’approprier le trauma et (ré)-introduire un rapport au sens. Le 11 Septembre change le statut même de témoignage : la narration ne se substitue plus au silence, mais vient défaire le « témoignage écran » scripté par les médias. À rebours des images médiatiques, In the Shadow of No Towers et Extremely Loud & Incredibly Close plongent le lecteur dans la brûlure du traumatisme pour remettre en mouvement la construction de sens.
Anglais :
The name 9.11, “the telegram of [a] metonymy” (Derrida) to refer to the event that took place, points to the incomprehension brought about by terror, and signals our being beyond our capacity to connect and make sense (Nancy). This article aims at showing how Art Spiegelman ( In the Shadow of No Towers) and Jonathan Safran Foer (Extremely Loud & Incredibly Close) build on a multimodal narration to own the traumatic experience and (re)establish sense-shaping structures. 9.11 changed the very nature of testimony: the narrative does not come to fill a silence that preceded it, but needs to undo the “screen testimony” written by the media. This article shows that In the Shadow of No Towers and Extremely Loud & Incredibly Close are counter-narrative that both capture the traumatic blaze and set meaning-making in motion.
DOI: http://dx.doi.org/10.21412/leaves_0102
Entrées d’index
Mots-clés : contre-récit, événement, terreur, 11 Septembre, Jonathan Safran Foer, Art Spiegelman
Key words : counter-narrative, terror, event, 9.11, Jonathan Safran Foer, Art Spiegelman
Plan
Narration multimodale
Point d’impact : l’effondrement des tours
À rebours des images médiatiques
La temporalité en question
Auteur
Français : Gwen Le Cor est maître de conférences HDR à l’université Paris 8. Membre de l’EA 1569 « Transferts critiques et dynamique des savoirs », elle est porteur (avec Stéphane Vanderhaeghe) du projet triennal « Text/ures » soutenu par le Labex Arts-H2H. Le deuxième volet du programme de recherche est consacré aux « Text/ures de l’objet livre: hybridation, transposition, transmédiation ». Ses recherches récentes portent sur les figures de l’hybridité, sur l’entre-deux de la littérature et des sciences, ainsi que sur la littérature américaine contemporaine. Elle a publié plusieurs articles sur les œuvres numériques et imprimées de Jen Bervin, Percival Everett, Jonathan Safran Foer, Flannery O’Connor, Art Spiegelman, Stephanie Strickland, Steve Tomasula et Robert Penn Warren. Elle a également travaillé sur le discours scientifique, l’interface littérature-informatique, et plus largement le domaine des humanités numériques.
Anglais :
Gwen Le Cor is associate professor of English at the University Paris 8, and is a member of the “Transferts critiques et dynamique des savoirs” research lab. She co-chairs “Text/ures” a three-year research program sponsored by the Labex Arts-H2H. The second year of the program questions “The Book Object and its Text/ures: Hybridization, Transposition, Transmediation”. Her recent research focuses on hybridity and its figures, on the nexus of literature and science, as well as on contemporary American literature. She published articles on the print and digital works of Jen Bervin, Percival Everett, Jonathan Safran Foer, Flannery O’Connor, Art Spiegelman, Stephanie Strickland, Steve Tomasula and Robert Penn Warren. She also worked on scientific discourse, on the literature-computer science nodes, and more generally on digital humanities.