Autobiographie amérindienne : pouvoir et résistance de l'écriture de soi - Lionel Larré

 

Les autobiographies des Indiens d’Amérique du Nord demeurent peu connues en France alors qu’elles sont d’une grande portée littéraire et politique. On a tendance à définir l’autobiographie comme genre européen résultant du souci de l’homme occidental de mettre son individualité en avant, oubliant que d’autres cultures la pratiquent depuis longtemps, tels les Indiens qui narraient déjà oralement l’histoire de leur vie avant l’arrivée des Européens. Avec l’imposition de l’anglais, ils vont produire des textes majeurs dès la fin du 18e siècle, puis en nombre important du 19e siècle jusqu’à nos jours.Cet ouvrage démontre comment ces récits, loin d’être cependant le signe d’une soumission intellectuelle à la colonisation européenne, s’offrent en tant qu’acte de résistance et de survivance. En écrivant ses identités, la femme ou l’homme colonisé(e) utilise le pouvoir de définition du langage et oppose une résistance aux forces du pouvoir dominant. Ce sont ces résistances que cet ouvrage tente de mettre en valeur.

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Aléas de l’utopie canadienne (Les) - M-L Piccione et B. Rigal-Cellard

couvlesaleasdelutopiecanadienneLes Aléas de l’utopie canadienne - Figures et représentations dans la littérature et le cinéma

PICCIONE (Marie-Lyne), RIGAL-CELLARD (Bernadette)

2011, Broché, 16 x 24, 300 p

ISBN 978-2-86781-691-8 [Code cde 1029]

Les études de textes littéraires et de films ici réunies interrogent les formes que prennent l’utopie et le discours prophétique dans la construction du Canada en général et du Québec en particulier. L’ouvrage analyse comment la littérature, tant francophone qu’anglophone, le cinéma et les médias (ici la revue Mainmise) décortiquent les prophéties nationales, nationalistes, familiales ou intimes. En effet, nombreux sont les écrivains et les cinéastes qui dénoncent, non sans cynisme, l’échec de l’utopie dessinée par leurs pères, tant aux siècles lointains que récemment, notamment au Québec lors de la Révolution tranquille.

Cette prise de conscience de l’envers de l’utopie nationale s’exprime sous une forme magnifique, souvent inventive. Ce livre, très riche, est rédigé par des spécialistes du Canada dans une langue belle et claire, sans jargon.

Presque tous les grands écrivains canadiens sont ici étudiés : Gabrielle Roy, Michel Tremblay, Antonine Maillet et son best-seller Pélagie-La-Charrette, Réjean Ducharme, Marie-Claire Blais, Gaston Miron, Gaétan Soucy, Hubert Aquin, Sylvain Trudel, Jacques Savoie, Myriam Beaudoin. Résonnent aussi les voix venues d’ailleurs de Sergio Kokis, Ook Chung, Hiromi Goto, Marco Micone et du très célèbre Dany Laferrière. Quant à Denys Arcand, tous ses grands films sont étudiés : Déclin de l’empire américain, Les Invasions barbares, Jésus de Montréal.

 

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Stratégies du mouvement et du franchissement - M-L Piccione et B. Rigal-Cellard

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Stratégies du mouvement et du franchissement. La rue et le pont au Canada

PICCIONE (Marie-Lyne), RIGAL-CELLARD (Bernadette)


2008, Broché, 16 x 24, 238 p

ISBN 978-2-86781-504-1 [Code cde 894] 

 

Inscrits dans le paysage qu’ils balisent et civilisent, la rue et le pont témoignent de l’ingéniosité des hommes, désireux d’imprimer leurs marques à leur territoire. Cette origine commune s’accompagne, cependant, de disparités dont rend compte un imaginaire assignant à la rue et au pont une identité, une fonction et une figuration bien distinctes.

Cet ouvrage pluridisciplinaire aborde la rue et le pont depuis la littérature, l’histoire, la politique, la religion. Il analyse en premier lieu comment la littérature canadienne et québécoise représente la rue, cet espace unique qui tout à la fois facilite les déplacements, la contemplation d’un décor fugace, et leur contraire puisqu’elle met en scène également les déchirements, les pertes, les luttes sociales et identitaires. C’est en y cheminant, et en la contemplant que l’individu s’invente, choisissant de la suivre ou au contraire de s’y refuser. La rue peut s’avérer illusion de passage, impasse dystopique.

Les auteurs se penchent ensuite sur le pont, qui, de tous les monuments érigés par les hommes, est sans doute un des plus chargés en affectivité et en symbolisme. Pétri de contradictions, il réunit ce que la nature a séparé, mais il peut aussi s’imposer comme une limite, une frontière organisatrice assignant au paysage une portée sociale et discriminatoire.

Sont interrogées ici les figures de la rue et du pont dans les œuvres de Louis Hémon, Michel Tremblay, Régine Robin, Anne Hébert, Jacques Poulin, Pan Bouyoucas, Antonine Maillet, Gérald Leblanc, Alice Munro, Elizabeth Spencer, Margaret Atwood et des poètes tels Jacques Brault et Lake Sagaris.

On y verra les ponts mythiques de Montréal, tel le pont Jacques Quartier, les ponts de bois chaleureux, mais aussi les ponts barricades interdisant tout franchissement, tout empiètement. Le blocus du pont Mercier, minutieusement retracé et juridiquement interprété, figure de l’antagonisme entre les Mohawks et les Québécois, s’oppose aux ouvertures permises par les ponts culturels et politiques reliant les Canadiens entre eux, à la France et aux États-Unis. L’ouvrage se clôt sur le pont mystique, celui qu’incarne Sainte Anne et celui que choisit la Vierge Marie pour se manifester au Canada.

 

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Religions et Mondialisation - B. Rigal-Cellard

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Religions et mondialisation : exils, expansions, résistances

RIGAL-CELLARD (Bernadette)

2010, Broché, 16 x 24, 422 p

ISBN 978-2-86781-641-3 [Code cde 995]

 

Si la mondialisation est souvent débattue, on ne parle guère de son impact sur les religions. Ce livre démontre à quel point pourtant les deux phénomènes sont indissociables et se renforcent mutuellement. Les échanges commerciaux en réseaux planétaires et les flux migratoires multiples facilitent la diffusion des religions dans le monde et celles-ci accélèrent en retour les processus économiques et politiques de la mondialisation.

Sont analysées ici les stratégies de conquête de réseaux intensément évangélisateurs (ceux du bouddhisme, de l’islam, du pentecôtisme), ainsi que les tensions suscitées par leur implantation et leurs méthodes, et l’habileté de groupes ésotériques (Rose-Croix, théosophes, suiveurs de Guénon) à se couler dans la mondialisation. A contrario, on observera les résistances à cette frénésie de communautés cultivant un fort nationalisme (néo-païens, shintoistes).

Sur cet échiquier, une grande place est accordée à la France. Plusieurs communautés immigrées tissent des rapports avec leurs voisins en perpétuant la religion de leurs ancêtres : Russes orthodoxes en Savoie, Chaldéens et Sikhs en banlieue parisienne. Nombreux sont ceux qui, tels les Africains chrétiens, tentent de se repérer dans une société qui aurait perdu le christianisme qu’elle leur a enseigné. Tous ces apports transforment le pays en un intense laboratoire de recompositions religieuses et identitaires et stimulent l’économie du spirituel, et l’économie en général, à l’instar de ce qui se passe dans le reste du monde.

Cet ouvrage est le fruit des travaux d’une équipe internationale de chercheurs rassemblés autour de la thématique « Mondialisation, migrations et mutations du champ religieux », sous la direction de Bernadette Rigal-Cellard, spécialiste des religions nord-américaines et de leur expansion. Elle dirige le Master Religions et Sociétés de l’Université de Bordeaux 3.

 

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