KAMAU DAÁOOD est un poète natif de Los Angeles, qui participe activement à la scène artistique afro-américaine angelena depuis une quarantaine d’années. Adolescent lors des émeutes raciales de Watts de 1965, il fait ses premières armes auprès des poètes et écrivains de la Watts Writers Workshop, dans un quartier marqué par un renouveau des arts communautaires à la suite des émeutes. A la fin des années 1960, il rejoint le célèbre Pan African People’s Arkestra de Horace Tapscott, pianiste hors pair dédié corps et âme à la communauté locale. Kamau Daáood, orateur puissant dont les vers sont intimement mêlés à la musique, devient le « musicien des mots » de l’Arkestra. Pour lui, l’artiste est un guérisseur dont l’engagement communautaire local est noble et fondamental. En 1989, il crée avec Billy Higgins, batteur de jazz renommé, un espace scénique, le World Stage, dans un quartier noir de Los Angeles appelé Leimert Park. En dirigeant ce lieu éclectique, dédié à la poésie orale et à la musique, il contribue, à l’essor et à la vitalité de ce quartier, rebaptisé dans les années 1990 nouveau « Greenwhich Village noir ». En 1997, le CD Leimert Park paraît, fruit de longues années de collaboration entre le poète, et de nombreux musiciens de Los Angeles. Enfin, en 2005, The Language of Saxophones, sélection de poèmes couvrant quarante ans de sa vie et de son oeuvre, est publié dans la célèbre collection "Pocket Poet Series" des éditions City Lights Books, dirigées par Lawrence Ferlinghetti à San Francisco. Ce recueil le consacre comme une des voix poétiques majeures de Los Angeles.
Notes d’un griot de Los Angeles (Griot Notes from L.A.) est une anthologie bilingue de 28 poèmes (de 1980 à 2011) tirés du recueil The Language of Saxophones, auquel s’ajoute un inédit. Il a été traduit par le collectif Passages, sous la direction de Nicole Ollier, Professeure de littérature américaine et traductrice de poésie et de théâtre, et de Sophie Rachmuhl, Maître de conférences, spécialiste de la scène poétique de Los Angeles sur laquelle elle a réalisé un documentaire vidéo en 1988 incluant Kamau Daáood. Les membres du collectif Passages ayant participé de près ou de loin à la traduction de ce recueil sont : Mathilde Arrivé, Martha Bazile, Stéphanie Benson, Eric Burel, Davida Fahie, Lhorine François, Sophie Léchauguette, Sara Mazzolini, Nicole Ollier, Sophie Rachmuhl, Jeffrey Swartwood, Jean-Christophe Vigneau, Joachim Zemmour.
Cette publication est ciblée sur la recrudescence, aux Etats-Unis, au cours des vingt dernières années, d’un cinéma focalisé sur la représentation de la frontière mexicano-américaine, en phase avec le discours actuel sur l’étanchéité des frontières et la délimitation des espaces nationaux, dans une époque où le mitoyen fait crise un peu partout dans le monde.
Nourri de métissages génériques, formels, culturels et linguistiques, enrichi d’une esthétisation du bilinguisme, souvent sous-tendu par un discours critique sur l’expansionnisme étasunien, ce genre cinématographique en plein essor peut être étudié à travers de nombreux films récents dont certains résonnent de l’écho de films plus anciens.
Voici rassemblés quatorze textes de William Styron, aussi variés que personnels. Tantôt il raconte son amitié avec des personnalités politiques, tel John F. Kennedy, qu’on voit ici fumer des havanes, officiellement prohibés, ou François Mitterrand, entouré de pompe et d’honneurs lors de la cérémonie d’investiture. Ou bien il évoque des amis écrivains : Truman Capote, James Baldwin, Terry Southern...
Il médite sur un glorieux prédécesseur, Mark Twain, décrit ses promenades avec son chien, détaille les charmes de la vie quotidienne dans sa maison d’été de Martha’s Vineyard...
Ces textes dessinent l’autoportrait attachant et émouvant d’un homme hanté par d’éternelles obsessions à la fois intimes, comme la sexualité, et historiques : l’esclavage en tant qu’héritage sudiste, ou encore la Seconde Guerre mondiale.
L’écriture dans sa précision vise à sauver le passé de l’oubli et à le retranscrire avec une franchise absolue. Cette dimension élégiaque donne à ce volume non seulement son unité mais sa beauté : celle d’un adieu à la vie, mais où celle-ci a toujours le dernier mot.