Résumé
Français
Cet article se propose d’examiner un récit écrit en chinois (publié en 1996) et considéré, avant même sa première traduction en anglais (2001), comme remettant en question le canon de la littérature américaine, notamment si on adopte l’approche LOWINUS. Cette démarche, réclamant un élargissement transnational du champ des études américaines par l’approche multilingue de la littérature, sera mise en perspective en s'appuyant sur ce que Tseen Khoo appelle « l’existence multivalente d’une œuvre », afin de cartographier la multiplicité des lieux culturels tant réels que symboliques associés à l’écriture de Yan Geling. Pour y parvenir, l’analyse va explorer les différentes manières dont Fusang, en s’emparant du sujet de l’immigration féminine et en défiant les conventions des pratiques épistémiques, aussi bien nord-américano-centrées que sino-centrées, offre une réflexion sur des problématiques relevant de configurations et entrecroisements asiatico-américains contemporains. L’auctorialité « de cinquième génération » apparaît ainsi comme une interrogation de processus de représentation, de narration et d’inscription, dans une incessante imbrication de souvenirs et réalités de nature familiale, communautaire, nationale, textuelle et intertextuelle.
Anglais
This article aims at examining a narrative written originally in Chinese, and published in 1996, that was considered even before its first English translation in 2001 a challenge to the canon of American literature, especially if viewed from the LOWINUS perspective. This stance that advocates a transnational expansion of the field of American Studies by adopting a multilingual approach to American literature will be put into perspective with considerations of what Tseen Khoo calls “a work’s multivalent existence,” in order to delineate the multiplicity of real and symbolic cultural locations associated with Yan Geling’s writing. To achieve this goal, the analysis will explore the ways in which, by taking up the subject of female immigration and sojourning and defying conventions of both North-American- and Chinese-centered epistemic practices, Fusang provides a thought-provoking induction into the problematic of contemporary Asian/(Asian) American configurations and crossings. It will be thus evinced how “fifth-generation immigrant” authorship comes as an interrogation of processes of representation, narration and inscription, in a permanent intersection of familial, communal, national, textual and intertextual memories and realities.
DOI: http://dx.doi.org/10.21412/leaves_0602
L'auteur
Français
Nicoleta ALEXOAE-ZAGNI est Maître de conférences à l’Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis. Ses recherches s’inscrivent dans les champs des études asiatico-américaines, ethniques et postcoloniales. Après une thèse de doctorat consacrée à l’écriture de soi dans l’œuvre de Maxine Hong Kingston et de Shirley Geok-lin Lim, soutenue à l’Université Paris Diderot en juin 2011, elle est actuellement engagée dans une exploration de productions textuelles non anglophones récemment reconnues comme appartenant à la littérature américaine, plus précisément de l’œuvre de Yan Geling. D’autre part, en s’intéressant à l’écriture de Ruth Ozeki, elle entame une exploration des représentations fictionnelles et autoréférentielles nippo-américaines contemporaines. Une de ses plus importantes contributions récentes est le volume édité avec Sämi Ludwig On the Legacy of Maxine Hong Kingston. The Mulhouse Book, publié en janvier 2014 par Lit Verlag dans la série “Contributions to Asian American Literary Studies”. Elle est également l’une des co-éditrices du recueil d’essais Women’s Life Writing and The Practice of Reading: She Reads to Write Herself (Palgrave Macmillan, 2018).
Anglais
Nicoleta ALEXOAE-ZAGNI is Senior Lecturer at Paris 8 Vincennes-Saint-Denis University. Her areas of research include Asian American writers, Ethnic and Postcolonial studies. After successfully defending a doctoral thesis on self-writing and its evolutions in the works of Maxine Hong Kingston and Shirley Geok-lin Lim at Paris Diderot University in June 2011, she is currently engaged in an exploration of non-Anglophone textual productions only recently recognized as belonging to American literature, more precisely of Yan Geling’s work. On the other hand, by taking an interest in Ruth Ozeki’s writing, she means to delve into contemporary Japanese-American fictional and self-referential representations. Her most significant recent contribution is the volume edited with Sämi Ludwig On the Legacy of Maxine Hong Kingston. The Mulhouse Book, published in January 2014 by Lit Verlag in the series “Contributions to Asian American Literary Studies.” She is also one of the co-editors of the collection of essays Women’s Life Writing and The Practice of Reading: She Reads to Write Herself (Palgrave Macmillan, 2018).
Entrées d’index
Mots-clefs : asiatico/sino-américain, transnational, genre, immigration, diaspora, Chinatown
Keywords: Asian/Chinese American, transnational, gender, immigration, diaspora, Chinatown