Télécharger l'article/Download the article
Résumés
Français :
Cet article s’intéresse à l'appropriation de la fiction imaginée par Mary Shelley et à sa réécriture dans deux séries, Hemlock Grove (Netflix, 2013-2015) et Westworld (HBO, 2016-), selon deux orientations : la première transpose et renouvelle le sujet d’un être créé et de son créateur, dont on interroge la monstruosité et l’humanité dans le domaine de l’Intelligence Artificielle. La seconde rend compte d’une féminisation de la Créature à travers les personnages de Shelley Godfrey dans Hemlock Grove et (principalement) Dolores et Maeve dans Westworld. Si les citations et les références à Frankenstein ont une importance formelle et narrative pour séduire un public qui a plaisir à les reconnaître, sont étudiées aussi l’interdépendance d’un échange thématique (qu’apportent ces deux séries au mythe, et vice versa ?), la mise au premier plan de l’auteur Mary Shelley (la Créature dans Hemlock Grove s’appelle Shelley ; dans Westworld on fait du docteur fou un auteur-scénariste écrivant la fiction de sa Créature), et l’importance du format sériel de deux productions hybrides, qui évoluent entre tradition et innovation-modernité, passé et futur, hommage, détachement et « réanimation » postmoderne du mythe.
Anglais :
This article focuses on the appropriation of the fiction imagined by Mary Shelley and its rewriting in two TV series, Hemlock Grove (Netflix, 2013-2015) and Westworld (HBO, 2016-), following two orientations: the first transposes and renews the topic of a created being and its creator, whose monstrosity and humanity are being questioned in the field of Artificial Intelligence. The second gives us an account of the Creature's feminization through Shelley Godfrey's characters in Hemlock Grove and (especially) Dolores and Maeve in Westworld. If the quotations and references to Frankenstein have a formal and narrative importance to attract the audience, who enjoys recognizing them, this study is also concerned with the interdependence of a thematic exchange (brought by these two series to the myth and vice versa), the foregrounding of Mary Shelley—Hemlock's Creature's name is Shelley; in Westworld, the mad scientist is turned into an author-scriptwriter who writes his Creature's fiction—and the importance of the serial format of two hybrid productions that evolve from tradition to innovation-modernity, past and future, tribute, detachment and post-modern resuscitation of the myth.
DOI: http://dx.doi.org/10.21412/leaves_0908
Auteur
Français :
Doctorante et chargée de cours en études cinématographiques, Stella Louis prépare une thèse sur les vampires du cinéma contemporain. Ses domaines de recherche sont l’évolution des croyances et mythologies, leurs représentations dans le cinéma fantastique et d’horreur, les figures symboliques du monstre et, plus récemment, du super-héros. Elle a récemment publié sur les séries télévisées d’horreur, le jazz au cinéma, Stanley Kubrick et Henri-Georges Clouzot, et contribué à animer un ciné-club à Paris.
Anglais :
As a PhD student and teacher in Film studies, Stella Louis is preparing a doctoral thesis on contemporary vampires on screen. Her fields of research are the evolution of beliefs and mythologies, their representations in science-fiction and horror movies, the monster's and, more recently, the superheroes’ symbolic figures. She has also published articles on horror television series, jazz music in films, Stanley Kubrick and Henri-Georges Clouzot, and been involved in a Paris film club.
Entrées d’index
Mots-clés : Westworld, Hemlock Grove, Mary Shelley, intelligence artificielle, féminisation, appropriation, mythe, rapport créature/créateur, postmodernité
Key words: Westworld, Hemlock Grove, Mary Shelley, Artificial Intelligence, feminization, appropriation, myth, creature/creator link, postmodernism