The Frankenstein Chronicles : reprise composite et hommage métafictionnel au roman de Mary Shelley - Gilles MENEGALDO

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Résumés

Français :

The Frankenstein Chronicles (Benjamin Ross, Barry Langford, ITV, 2015-2017) n’est pas une adaptation ni une réécriture, mais une réappropriation originale des thèmes et motifs frankensteiniens et une réflexion métatextuelle sur le mythe et sa portée culturelle. Cette fiction de type néo-victorien se situe en 1827, 9 ans après la première publication du roman. Le Londres de l’époque géorgienne est bien reconstitué, avec des références appuyées à Charles Dickens, l’accent étant mis sur les aspects sombres et sordides de la vie quotidienne dans les quartiers pauvres, univers de misère, crime et prostitution, mais aussi les espaces labyrinthiques, les souterrains où se trament des trafics inavouables, en particulier le commerce de cadavres. La série met aussi en cause la hiérarchie religieuse, les machinations politiques et les querelles scientifiques, la corruption des élites et l’exploitation de la misère et des corps devenus objets d’expérimentation. Cet article examine trois aspects. D’abord comment sont exploitées les références explicites au roman, son auteur et son contexte culturel, ensuite le recours à une stratégie de décadrage dans la mesure où le personnage principal n’est ni Frankenstein ni sa créature, mais un policier de la brigade fluviale de la Tamise, l’inspecteur John Marlott (Sean Bean) qui enquête sur une mystérieuse affaire de meurtres d’enfants, enfin l’hybridité générique de la série qui associe Period Drama, récit policier, biopic, convention gothique, horreur et fantastique, ce qui reflète l’hybridité du roman lui-même.

Anglais :

The Frankenstein Chronicles (Benjamin Ross, Barry Langford, ITV, 2015-2017) is neither an adaptation nor a rewriting, but rather an original re-appropriation of Frankenstein themes and motifs as well as a metatextual reflexion on the myth and its cultural import. This neo-victorian fiction is set in 1827, 9 years after the novel’s first publication. The Georgian London is aptly rendered with references to Charles Dickens. Stress is laid on dark and sordid aspects of daily life in poorer areas, a world of misery, crime and prostitution, but also on labyrinthine and underground spaces where human corpses are traded. The series also questions religious hierarchy, political manipulations and scientific feuds, the corruption of dominant classes and the exploitation of misery and human bodies reduced to objects of scientific experience. This article develops three aspects. First the way explicit references to the book, its author and the cultural context are used to dramatize the fiction; then, the recourse to a “de-framing” strategy since the main protagonist is neither Frankenstein nor his creature, but a policeman of the Thames fluvial brigade, inspector John Marlott (Sean Bean) who investigates on a mysterious case of children’s murders; lastly, the generic hybridity of the series which combines period drama, crime fiction, biopic, gothic convention, horror and the fantastic, thus reflecting the novel’s own hybridity.

DOI: http://dx.doi.org/10.21412/leaves_0909

Auteur

Français :

Gilles Menegaldo est professeur émérite de littérature et cinéma à l’université de Poitiers. Fondateur en 1996 et ancien directeur du département Arts du spectacle. Publications : nombreux articles sur la littérature fantastique et de SF anglo-saxonne et le cinéma hollywoodien. Auteur de Dracula, la noirceur et la grâce (avec A-M Paquet-Deyris, 2006). Editeur ou coéditeur de 30 ouvrages parmi lesquels : Frankenstein (1999), HP Lovecraft, mythes et modernité (2002), R. L. Stevenson et A. Conan Doyle (2003, avec JP Naugrette), Dracula (Sept. 2005), Jacques Tourneur (2006), Film and History (2008), Manières de Noir (2010), Gothic NEWS (2011), Persistances gothiques dans la littérature et les arts de l’image (2012), European and Hollywood Cinema: Cultural Exchanges (2012). Dernières publications : Le Western et les mythes de l’ouest (avec L. Guillaud, PU Rennes, 2015), Sherlock Holmes, un limier pour le XXIème siècle (avec H. Machinal et J-P Naugrette, PU Rennes, nov. 2016), King Vidor, odyssée des inconnus (avec JM Lecomte, CinémAction, 2016), Lovecraft au prisme de l’image (avec C. Gelly, Le Visage vert, 2017), Tim Burton, a Cinema of Transformations (PULM, février 2018). À paraître Spectres de Poe (avec Jocelyn Dupont, Le Visage vert).

Anglais :

Gilles Menegaldo is an emeritus professor of American literature and film studies at the University of Poitiers. Founder and former head of the Film Studies Department, he has published many articles on gothic literature and film genre. Books: Dracula, la noirceur et la grâce (with AM Paquet-Deyris, 2006). As editor or co-editor, 30 collections of essays, among which: Frankenstein (1999); HP Lovecraft, mythes et modernité (2002); R. L. Stevenson et A. Conan Doyle (with JP Naugrette, 2003); Dracula (Sept. 2005), Jacques Tourneur (2006), Film and History (2008); Manières de Noir (On Crime Fiction) 2010; Gothic NEWS (2011); Persistances gothiques dans la littérature et les arts de l’image (2012); European and Hollywood Cinema: Cultural Exchanges (2012). Latest books as editor: Le Western et les mythes de l’ouest (with L. Guillaud), UP Rennes, 2015; Sherlock Holmes, un limier pour le XXIème siècle (with H. Machinal et J-P Naugrette), UP Rennes, 2016; Lovecraft au prisme de l’image (with C. Gelly), Visage vert, 2017; Tim Burton, a Cinema of Transformations (PULM Montpellier, Feb. 2018). Forthcoming: Spectres of Poe (with Jocelyn Dupont), Le Visage vert.

Entrées d’index

Mots-clés : Frankenstein, savant fou, Londres, Mary Shelley, fiction criminelle, gothique, spectralité, monstre, hybridité générique, métatextualité

Keywords: Frankenstein, mad scientist, London, Mary Shelley, crime fiction, gothic, monster, ghostliness, generic hybridity, metatextuality

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