“A state of permanent popular deliberation is indispensable”: Debating and experimenting participation in British emigrant political culture in revolutionary Paris, 1792-1794 - Rachel Rogers

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Résumés

Français :

Cet article étudie l’implication des résidents britanniques à Paris dans le tournant républicain pris par la Révolution Française. Nous montrons ici que certains ressortissants britanniques vivant dans la capitale française en 1792 ont soutenu la tendance qui visait plus d’implication de l’ensemble des citoyens pour que ceux-ci expriment leur point de vue, favorable ou pas, sur la législation primaire. Les opinions de ces Britanniques étaient consignées par écrit, dans leurs dépositions au comité constitutionnel et s’inspiraient des moments clés du militantisme populaire dont ils avaient été témoins à Paris, notamment lors de la déposition du roi et du renversement du pouvoir royal lors des Journées d’Août, confortant ainsi leur vision idéale d’une nouvelle constitution républicaine. Des radicaux britanniques ont également utilisé leur expérience directe de la participation populaire grâce à leur contact avec des chefs de section et de comités locaux pour justifier leurs appels à plus d’implication du peuple dans la loi, un peuple qu’ils souhaitaient vigilant et investi dans ses responsabilités publiques. Ainsi, pour des raisons variées et interdépendantes, certains résidents britanniques dont le soutien à la Révolution n’avait pas flanché étaient prêts, fin 1792, à soutenir une forme accrue de participation populaire à la vie politique de la nouvelle nation. Tout en exprimant leur approbation vis-à-vis d’une innovation politique au niveau national, ils utilisèrent également leur nouveau club de discussion politique, la Société des Amis des Droits de l’Homme, dont le point de rencontre était le White’s Hotel au centre de Paris, pour tester de telles pratiques participatives dans la culture associative qu’ils établirent et nourrirent entre 1792 et 1794. Cet article montre les liens interconnectés entre les militantismes politiques locaux, nationaux et jusqu’au niveau des arrondissements dans la république naissante et l’impact que l’observation du tournant populaire de la Révolution a pu avoir sur les observateurs étrangers. Ceux-ci ont continué à considérer la Révolution comme une source de profondes transformations dans la culture politique européenne.

Anglais:

This article explores the engagement of British residents in Paris with the republican turn in the French Revolution. It argues that some British nationals who had taken up residence in the French capital by 1792 were drawn to supporting the drive towards greater active involvement of the broader citizenry in voicing their assent or dissent to primary legislation. They articulated such views in writing, in their depositions to the constitutional committee, drawing upon the key moments of popular activism they had witnessed while in Paris—namely, the deposition of the king and the popular overthrow of royal power in the August Days—, to reinforce their views on the ideal shape of a new republican constitution. British radicals also called upon their direct experience of popular participation in action through their contact with local section leaders and committees to justify their calls for a heightened role for the people in law-making, a people who must be vigilant and energetic in their public duties. For a number of interlocking reasons therefore, some British residents whose support for the Revolution had not waned by late 1792, were willing to countenance a greater degree of popular involvement in the political life of the new nation. As well as voicing their approval of political innovation at a national level, they also used their nascent political club, the Société des Amis des Droits de l’Homme, based at White’s Hotel in central Paris, to trial such participatory practices in the associational culture they established and sustained through 1792-1794. Such a survey attests to the interconnections between national, local and district political activism in the early republic and the impact that witnessing the popular turn in the Revolution had on foreign observers who continued to see in the Revolution the potential for generating a deeper change in the political culture of Europe.

 

Auteur

Français :

Rachel Rogers est Maître de Conférences au Département des Etudes du Monde Anglophone à l’université de Toulouse Jean Jaurès. Ses recherches portent sur l’histoire politique et populaire et les mouvements radicaux en Grande-Bretagne aux dix-huitième et dix-neuvième siècles. Sa thèse de doctorat portait sur la communauté britannique à Paris pendant les premières années de la République française (1792-1794). Un ouvrage consacré à ce sujet paraîtra prochainement.

Anglais :

Rachel Rogers is Lecturer in the English Department at the University of Toulouse Jean Jaurès. Her interests are in popular political culture and British radicalism in the eighteenth and nineteenth centuries. Her doctoral research was conducted into the British radical community in Paris in the early years of the French Republic (1792-1794) and will shortly be published as a book.

 

Entrées d’index

Mots clés :Souveraineté populaire, Société des Amis des Droits de l’Homme, Révolution française, radicalisme, journée du 10 août 1792, Convention Nationale

Keywords :Popular sovereignty, Société des Amis des Droits de l’Homme, French Revolution, radicalism, August Days, National Convention

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