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Résumés
Français:
Cet article examine les emplois du terme de « communauté » comme catégorie politique au sein du mouvement syndical et ouvrier britannique, ainsi que l’histoire de ce qu’on pourrait nommer un programme syndical « communautaire » reposant sur la mobilisation des ressources – financières, morales et politiques – communautaires. Il en ressort que le syndicalisme « communautaire » n’a pas constitué une orientation dominante ou constante de l’histoire syndicale et ouvrière du Royaume-Uni : les usages de la catégorie de « communauté » sont rares et la mobilisation des ressources communautaires a souvent constitué un dernier recours pour des groupes de travailleurs et de travailleuses marginalisés ou en position défensive. Le programme syndical « communautaire » a connu des fortunes changeantes : associé aux expériences et aux projets des socialistes utopiques de la première moitié et du milieu du 19e siècle, le programme communautaire a connu un repli pendant le long apogée des sociétés industrielles entre la fin du 19e et le milieu du 20e siècle, qui voit la classe ouvrière britannique connaître un processus de nationalisation et d’internationalisation, avant d’opérer un retour dans la seconde moitié du 20e siècle, alors que le mouvement ouvrier britannique faisait face à la désindustrialisation et aux politiques d’austérité.
Anglais:
This article offers an overview of both the uses of “community” as a political concept in the UK trade union and labour movement, and of what may be termed a trade union “community” agenda based on the mobilisation of community – financial, moral and political – resources. It appears that “community” unionism has not been a constant or dominant orientation in UK trade union and labour history, with the explicit motive of the “community” being used only sparsely and community resources being tapped primarily as a fallback option by marginal groups of workers or by trade unions cornered in a defensive position. The trajectory of the trade union community agenda has also been checkered. As it was associated with the experiments of the early utopian socialists in the 19th century, its fortune waned during the high point of the modern industrial nation-state in the 19th and 20th century, at a time when the UK working-class itself went national then international, before re-emerging in the second half of the 20th century, as the UK working-class was battered by deindustrialisation and austerity.
Auteur
Français :
Marc Lenormand est maître de conférences en études anglophones (civilisation britannique) et membre du laboratoire EMMA à l’université Paul-Valéry Montpellier-3. Ses thématiques de recherche portent sur l’histoire sociale et politique du mouvement ouvrier et sur l'histoire intellectuelle de la gauche au Royaume-Uni dans la seconde moitié du 20e siècle. Il a co-dirigé les ouvrages Antisyndicalisme : la vindicte des puissants (Éditions du Croquant, 2019) et Neoliberalism in Context (Palgrave, 2019) et coordonné des numéros de revue sur « Éducation : émancipation ? » (Tracés, 2013), « L'expérience minoritaire » (Tracés, 2016) et « Neoliberalism in the Anglophone World » (Angles, 2019).
Anglais:
Marc Lenormand is Senior Lecturer in British Studies at Université Paul-Valéry Montpellier 3 and a member of the research centre EMMA. His research explores industrial relations, trade union and labour politics and the intellectual history of the left in the UK in the second half of the 20th century. He co-edited the volumes Antisyndicalisme : la vindicte des puissants (Éditions du Croquant, 2019) and Neoliberalism in Context (Palgrave, 2019), as well as journal issues « Éducation : émancipation ? » (Tracés, 2013), « L'expérience minoritaire » (Tracés, 2016) and « Neoliberalism in the Anglophone World » (Angles, 2019).
Entrées d’index
Mots-clés : communauté, syndicats, socialisme, minorité, grève, Raymond Williams
Keywords: community, trade unions, socialism, minority, strike, Raymond Williams