Entre aliénation et émancipation : rompre la spirale de la transmission dans The Same Earth de Kei Miller - Ahmed Mulla

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Résumés

Français :

En situant l’action de son premier roman, intitulé The Same Earth (2008), dans un village jamaïcain qui semble hors du temps et à l’écart du monde, Kei Miller donne à voir une communauté vivant dans une forme de repli sur soi. De ce fait, les types de transmission qui sont à l’œuvre conduisent à une forme de reproduction sociale. Le roman de Kei Miller envisage par ailleurs la notion de transmission comme une sorte de contamination dans le sens où les circulations existant entre l’Angleterre, où vit quelque temps la protagoniste, et le petit village de Watersgate, font craindre une importation néfaste d’usages, notamment sur le plan des mœurs, susceptibles de porter atteinte à l’ordre établi et de rompre la spirale de la transmission de l’habitus propre à ce microcosme. À l’aide de concepts bourdieusiens, cet article examine les différentes modalités de transmission à l’œuvre dans le roman de Kei Miller et établit dans quelle mesure elles participent à la formation d’une identité postcoloniale créole marquée par discontinuités et ruptures, et faisant malgré tout le lien entre des héritages et des apports divers.

Anglais :

By situating the plot of his first novel, The Same Earth (2008), in a Jamaican village that seems to be out of time and out of the world, Kei Miller shows a community living in a form of spatial and temporal isolation. As a result, the types of transmission that are at work inevitably lead to a form of social reproduction. Kei Miller's novel also contemplates the notion of transmission as a kind of contamination in the sense that the circulations existing between England, where the main protagonist spends a part of her adult life, and the small village of Watersgate, give rise to fears of a harmful import of uses, particularly in terms of morality, likely to undermine the established order and to break the spiral of the habitus transmission specific to this microcosm. Through Bourdieusian concepts this article examines the modes of transmission at work in Kei Miller's novel and maps out to what extent they participate in the formation of a postcolonial Creole identity defined by discontinuities and ruptures, all the while establishing links between various inheritances.

Auteur

Français :

Ahmed Mulla est Docteur en Littératures Postcoloniales Anglophones. Maître de conférences à l’Université de Guyane. Il est membre du laboratoire MINEA EA 7485 (Migrations, Interculturalité et Éducation en Amazonie). Il a surtout travaillé sur les cultures de l’Océan Indien, notamment sur les œuvres d’Amitav Ghosh et de Jhumpa Lahiri. Ses recherches s’orientent dorénavant vers les littératures caribéennes et du monde atlantique.

Anglais :

Ahmed Mulla holds a PhD in Postcolonial Anglophone Literatures. An associate professor at the Université de Guyane, he is a member of MINEA research center (EA 7485; Migrations, Interculturalité et Éducation en Amazonie). He has mainly written on the Indian Ocean cultures, through the study of Amitav Ghosh’s and Jhumpa Lahiri's works. His research now focuses on Caribbean and Atlantic literatures.

Entrées d’index

Mots-clés : Kei Miller, Jamaïque, Bourdieu, aliénation culturelle, émancipation

Keywords : Kei Miller, Jamaica, Bourdieu, cultural alienation, emancipation

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