Auteure
Français :
Isabelle Licari-Guillaume est ancienne élève de l'ENS Lyon et agrégée d'Anglais. Elle termine actuellement une thèse d'études anglophones à l'université Bordeaux Montaigne sous la direction du professeur Jean-Paul Gabilliet. Alliant histoire culturelle et esthétique des médias, son travail porte sur le label d'édition de bande dessinée Vertigo Comics et plus particulièrement sur le rôle joué en son sein par des scénaristes britanniques comme Alan Moore, Neil Gaiman et Grant Morrison. Auteure de plusieurs articles sur la bande dessinée, Isabelle Licari-Guillaume a édité en 2015 le livre Les Langages du corps dans la bande dessinée. Elle est également traductrice du dernier ouvrage de Craig Thompson, Space Dumplins.
Anglais :
Isabelle Licari-Guillaume is a former student of the Ecole normale supérieure de Lyon and holds the agrégation in English. She is currently finishing her doctoral studies at the Université Bordeaux Montaigne, under the supervision of Prof. Jean-Paul Gabilliet. Drawing from cultural history as well as media aesthetics, her work focuses on DC Comics' Vertigo imprint, and more specifically on the role played by British scriptwriters such as Alan Moore, Neil Gaiman and Grant Morrison. Isabelle Licari-Guillaume has written a number of articles on connected topics and edited Les Langages du corps dans la bande dessinée (2015). She also translated Craig Thompson's latest graphic novel, Space Dumplins.
DOI : http://dx.doi.org/10.21412/leaves_0407
Résumés
Français :
Nous proposons une lecture comparée d'Alice in Wonderland / Through the Looking-Glass, de Lewis Carroll, et Titus Groan / Gormenghast, de Mervyn Peake, dans la mesure où ces deux diptyques retracent l'irruption d'un protagoniste enfant au sein d'un monde de fantasy, caractérisé par l'absence de mouvement, de changement et de relations humaines satisfaisantes. Les deux univers reposent sur des éléments oniriques et emploient fréquemment le nonsense, ce qui les sépare du “monde réel” familier du lecteur. Ils sont également enclavés dans des territoires Autres, plus vastes (le “réel” par opposition au souterrain pour Alice, ou les terres au-delà du château de Gormenghast). Au fil du récit, chaque enfant grandit et apprend à maîtriser les règles régissant ce monde étrange, de sorte qu'il ou elle est finalement en mesure de se rebeller contre ces contraintes arbitraires. Tandis qu'Alice décide de réintégrer le monde rationnel des adultes, Titus choisit une plongée dans l'inconnu ; néanmoins, dans les deux cas, le fait de quitter l'enclave vient clore le livre, parce que le monde fantastique décrit dans la fiction est aussi une métaphore du récit lui-même.
Anglais :
This article suggests a comparison between Lewis Carroll's “Alice Books” and Mervyn Peake's Titus Groan and Gormenghast, on the grounds that both diptychs portray the irruption of a child protagonist into a fantasy world characterized by stasis, repetition, and the lack of interpersonal relations. What is more, both worlds feature oneiric elements with a distinctly nonsensical strand, which sets them apart from the reader's “real world”; they are also enclaved in a larger, Other world (the “real” world above ground for Wonderland, the unknown lands beyond the Mud Dwellings for Gormenghast). Over the course of the narrative, both children grow up to master the rules underpinning their universes, and this understanding allows them to rebel against arbitrary constraints. While Alice decides to return to the rational world of adults, Titus chooses to venture further into the unknown; however, in both cases, the act of escaping the enclave triggers the end of the narrative, because the fantasy world of fiction is also a metaphor of the story itself.
Entrées d’index
Français :
Mots-clés : Carroll, Peake, fantasy, mondes imaginaires, bildungsroman, nonsense
Anglais :
Keywords: Carroll, Peake, fantasy, imaginary worlds, bildungsroman, nonsense